"Plus le nombre d'abonnés est important, plus les marques sont prêtes à payer des cachets importants, jusqu'à plusieurs milliers d'euros pour un contenu éphémère de 24 heures" Dans une proposition de loi visant à lutter contre les dérives des influenceurs sur les réseaux sociaux, le député dans la 2e circonscription du Calvados, Arthur Delaporte, soulève une pratique devenue courante de nos jours, à tel point que certains de ces influenceurs en abusent, jusqu'à mettre en danger leur public. On pourrait alors parler d'influvoleurs.
Comment abusent-ils de cette pratique ?
Si ces influenceurs diffusent souvent des posts sur des produits de beauté, des vêtements ou des voyages, ils ne précisent pas systématiquement l'existence du partenariat commercial qui se cache derrière la vidéo. Pour les marques, passer par des influenceurs à plusieurs milliers voire millions d'abonnés est le meilleur moyen d'atteindre les jeunes. Mais ces partenariats doivent être visibles par l'utilisateur.
Six influenceurs sur dix ne respectent pas cette réglementation sur la publicité et les droits de consommateurs, d'après une enquête de la Répression des fraudes publiée le 23 janvier 2023. Pire, certains ont "également trompé les consommateurs sur les propriétés des produits vendus (fausses allégations anti-Covid, produits bio ou naturels qui ne l'étaient pas…) ou ont promu des produits ou services risqués, notamment dans le domaine des paris sportifs, en s'affranchissant des règles encadrant ces produits", révèle l'enquête. On peut rajouter les cryptomonnaies, les opérations de chirurgie esthétique, les produits de contrefaçon, mais aussi les ventes de cartes de stationnement pour personnes en situation de handicap, faux permis, faux jeux concours…
Que contient la proposition de loi du député normand Arthur Delaporte ?
Le 27 décembre 2022, Arthur Delaporte a fait une proposition de loi visant à lutter contre les dérives de ces influenceurs.
Selon cette proposition de loi, sont interdits, pour les influenceurs, "la promotion sur les réseaux sociaux des produits, prestations et actes suivants" :
• les produits pharmaceutiques, dispositifs médicaux et actes de chirurgie, à l'exception du relais des campagnes de santé publique du gouvernement,
• les placements ou investissements financiers et actifs numériques entraînant des risques de perte pour le consommateur.
Toujours selon le texte, sont également interdits, sauf encadrement spécial :
• la promotion d'abonnements à des pronostics sportifs,
• la promotion d'inscriptions à des formations professionnelles,
• la promotion de jeux d'argent et de hasard.
La proposition de loi précise que "la violation des dispositions du présent article est punie de cinq ans d'emprisonnement et de 375 000 euros d'amende".
L'article indique enfin que la promotion de produits autorisés doit être indiquée par un bandeau visible sur l'image ou la vidéo durant l'intégralité de la promotion.
*Terme inventé par le rappeur Booba pour dénoncer les pratiques douteuses de certaines personnalités sur les réseaux sociaux.
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