Le papier dans tous ses états ! Angélique Zubizarreta, responsable du service Collecte et tri d'archives pour recyclage au sein de l'Association cherbourgeoise travail protégé (ACTP) à Tourlaville, Stéphane Breuilly, le directeur, et les salariés sont pleinement mobilisés pour donner une seconde vie au papier.
Le plein d'actions
autour du papier
Cette activité est la cinquième proposée par l'entreprise adaptée (lire par ailleurs). Elle est menée en partenariat avec la société manchoise Encore (Environnement Cotentin Recyclage), basée à Saint-Sauveur-Lendelin, qui revalorise le papier ramassé et trié par les salariés de l'ACTP pour le transférer vers des entreprises telles que Papéco, usine basée à Orval, près de Coutances, fabriquant et distribuant du papier hygiénique et du papier pour nettoyage.
Trois prestations "clé en main et sur mesure" sont menées par ces travailleurs : le désarchivage des documents obsolètes et inutiles, la collecte à la demande des déchets papiers et cartons, et la valorisation de 100 % de ces déchets en assurant leur recyclage avec Encore. "Dès qu'un client nous appelle, nous intervenons avec une date fixée", précise Angélique Zubizarreta. C'est à l'aide d'un camion que les salariés vont récupérer le papier chez les entreprises partenaires, avant de le trier et le recycler dans leurs locaux situés rue Jean-Bouin. La traçabilité est respectée, tout comme la confidentialité et la sécurisation de la prestation avec délivrance d'un certificat de destruction.
Sept salariés composent le service "Tri et recyclage".
"Nous sommes très sollicités et, effectivement, plus nous avons de volume, mieux c'est"
Pour améliorer la collecte des papiers, un meuble de tri en carton recyclé a été créé en partenariat avec l'association Au Fil de l'Eau. Cet outil implanté chez tous les partenaires permet de trier les déchets papier de types coloré, blanc, journaux, revues et magazines. Les équipes n'interviennent chez les clients qu'une fois que les différents tiroirs du meuble de tri sont remplis. Si l'activité ne permet pas pour l'instant de dégager des bénéfices, Stéphane Breuilly est optimiste avec la demande grandissante : "Il y a trois ans, nous avions un camion qui se déplaçait une fois par mois, aujourd'hui, nous en sommes à un toutes les semaines."
La quantité de papier récupéré dans les entreprises partenaires est de plus en plus importante.
Les entreprises interviennent de façon active et positive dans l'économie sociale et solidaire tout en bénéficiant d'une réduction de leur contribution AGEFIPH, dispositif qui ouvre l'emploi aux personnes handicapées. "Nous sommes très sollicités et, effectivement, plus nous avons de volume, mieux c'est. Mais aujourd'hui, nous devons nous réorganiser pour accepter toute cette quantité de papier qui arrive des entreprises", ajoute Stéphane Breuilly.
Une demande de papier grandissante.
L'entreprise va investir dans un deuxième camion. Au total, sept des 240 personnes travaillant à l'ACTP sont dédiées à la collecte et au tri des déchets papiers.
Thomas Cuvigny, Valentin Le Lezec, Raymond André, Jean-Marie Lefèvre et Stéphane Leroux. Absents : Laurent Chaulieu et Bertrand Guerrard.
"J'étais couvreur pendant 20 ans avant de changer de métier après une chute"
Rencontre avec un des salariés de l'Association cherbourgeoise travail protégé (ACTP) à Tourlaville.
Raymond André, 62 ans, travaille avec six autres salariés au sein du service Tri et recyclage de l'Association cherbourgeoise travail protégé (ACTP).
Que faisiez-vous avant d'intégrer
l'entreprise adaptée du nord-Cotentin ?
J'étais couvreur pendant 20 ans dans le nord-Cotentin, j'avais des chantiers dans les secteurs de Valognes et Picauville. Un jour, je suis tombé et je me suis cassé le péroné. C'était devenu problématique pour continuer à travailler dans ce domaine, j'ai donc dû changer de métier. J'ai ensuite contrôlé pendant dix ans les poteaux téléphoniques avant d'être licencié, et j'ai pu trouver du travail comme ouvrier cinq ans, à la centrale nucléaire de Flamanville. Mais j'avais toujours des douleurs.
Comment êtes-vous arrivé ici ?
À 52 ans, j'avais de plus en plus de mal à suivre à cause de problèmes de dos. J'ai donc monté un dossier avec Cap Emploi (structure s'adressant à tout demandeur d'emploi, et dont le handicap constitue le frein principal pour accéder à l'emploi) pour obtenir la Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH). J'ai ensuite intégré l'entreprise adaptée, d'abord dans le service Blanchisserie et pressing, pendant cinq ans. Puis, j'ai rejoint l'activité Préparation de voitures deux années, avant de travailler depuis 2019 au Tri et au recyclage.
Avez-vous aimé votre travail ?
J'ai pu goûter à beaucoup de choses ici. J'aime beaucoup ce que je fais et il y a une bonne ambiance au sein des équipes. Et je vais bientôt partir en retraite.
L'eau bientôt récupérée pour être recyclée et réutilisée ?
L'entreprise, qui existe depuis 1985 à Tourlaville, a pour projet de créer un système de récupération des eaux de plusieurs de ses activités.
L'Association ACTP a été créée en 1985 à Tourlaville, commune déléguée de Cherbourg-en-Cotentin. Elle vient notamment en aide aux travailleurs ayant eu un problème de santé ou de handicap au cours de leur carrière professionnelle.
"Notre entreprise emploie aujourd'hui environ 240 salariés répartis dans différents grands pôles d'activités, confie Stéphane Breuilly, le directeur. Ce que nous souhaitons avant tout, c'est encourager l'égalité des chances et créer de vraies opportunités d'avenir professionnel tout en proposant des services de hautes qualités." L'entreprise adaptée propose à ses clients dans le privé et le public cinq prestations : les espaces verts, le nettoyage industriel, la blanchisserie-pressing, la préparation des véhicules, et le tri et le recyclage. Dans les autres initiatives menées par l'ACTP pour limiter ses coûts et lutter contre le gaspillage, les déchets verts sont évacués vers une ferme située dans la commune du Mesnil-au-Val, et un système de récupération des eaux de plusieurs de ses activités, comme pour le lavage des véhicules, sera créé. Avec la sécheresse de l'été dernier, seuls les lavomatiques pouvaient fonctionner, les stations de lavage non munies de ce système d'assainissement étaient fermées.
Pratique. 567 rue Jean-Bouin à Tourlaville. Entreprise adaptée ouverte du lundi au vendredi, de de 8 h 30 à 17 heures. Renseignements par téléphone au 02 33 88 58 58.
Efinor lutte contre les pollutions en mer avec ses balayeuses
Différents bateaux ramassant des déchets en mer sont conçus par l'entreprise Efinor, basée près de Naval Group à Cherbourg.
On les surnomme les balayeuses des mers. Ces navires multiservices de dépollution sont dotés d'une technologie brevetée unique et innovante qui permet la collecte de tous types de déchets flottants, solides et liquides, microplastiques et hydrocarbures. Ils sont conçus depuis cinq ans par l'entreprise Efinor Sea Cleaner, soit à Cherbourg pour les plus grands modèles en haute mer, soit à Paimpol (Côtes-d'Armor) pour les plus petits. "Aujourd'hui, l'activité est forte et grandissante, note Céline Augros, responsable communication chez Efinor. Nous sommes les seuls en France à proposer ce type de navire, ayant la capacité à ramasser du déchet solide et liquide en simultané sur le marché de la dépollution maritime."
Des navires pour déchets flottants
et hydrocarbures
Contre l'accumulation des déchets dans les coins, ces bateaux disposent d'une aspiration en statique, jusqu'à cinq mètres en amont du navire avec des bras amovibles pour ramasser les déchets. Ils ont été conçus pour une exploitation dans une mer formée et pour une rapidité de mise en œuvre. Les déchets récupérés partent ensuite dans une filière de recyclage et de retraitement dédiée. Les hydrocarbures stockés flottants peuvent être ensuite transférés dans une barge ou un tanker remorqué. Côté innovations, des bateaux 100 % électriques sont aussi développés, et des projets hybrides sont à l'étude. C'est un "travail quasi permanent" au sein des équipes d'Efinor.
Plus de 100 bateaux dépollueurs
à travers le monde
Plus de 100 bateaux dépollueurs ont été vendus à travers le monde, de l'Europe à l'Asie en passant par l'Afrique, avec quelques références : sept navires pour les portes d'Algérie, quatre pour la Chine, trois pour le Canal de Suez en Égypte, deux pour le port international de Taïwan, deux pour l'Espagne, un pour le port de Bruxelles en Belgique… Sans aucune explication, la France reste timide dans l'achat ou la location de ces navires : trois à Paris, et un pour le port de Saint-Nazaire.
Efinor est aussi intervenue après une marée noire au large de la Corse, en 2021. L'entreprise conçoit davantage de petites unités, à hauteur de 80 %, que de grosses. Au niveau national, le groupe se compose d'environ 250 salariés, dont 150 sur le site de Cherbourg, le reste étant présent à Paimpol, Melun (Seine-et-Marne), Nancy (Meurthe-et-Moselle), avec d'autres activités développées, comme la conception et la fabrication pour tous travaux de métallerie, serrurerie et chaudronnerie.
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