Un homme de 38 ans était jugé jeudi 26 janvier au tribunal de la Presqu'île de Caen. On lui reprochait d'avoir harcelé sa femme depuis des années et d'avoir détourné à son profit des données à caractère personnel. Les faits se sont déroulés du 1er janvier 2017 au 9 septembre 2022 au Ménil-Broût.
Des violences physiques
Les époux travaillent tous les deux dans l'Orne. Elle est policière, lui gendarme. Ils connaissent des difficultés de couple, à tel point que madame décide de divorcer en juin 2022. Lui n'accepte pas et devient dépressif. À la barre, l'épouse très éprouvée explique que depuis des années, son mari veut tout contrôler, tout décider, la rabaisse, l'empêche de s'habiller comme elle veut et qu'il a même exercé des violences physiques sur leur fils aîné.
316 SMS
Depuis qu'elle a demandé le divorce, il la harcèle jour et nuit par téléphone ou textos. En juin, elle ne reçoit pas moins de 236 appels et 316 SMS, 258 en juillet. Elle porte plainte et l'homme est placé sous contrôle judiciaire le 14 septembre dernier, avec interdiction d'approcher son épouse ou de se rendre à son domicile.
Il n'obéira pas à cette injonction et le procureur s'étonne que ce gendarme ait enfreint la loi, alors qu'il est chargé de la faire respecter. Il se justifie en disant que c'était pour avoir des nouvelles de ses enfants. Son téléphone borne plusieurs fois par jour devant le domicile de la victime. Il répond que c'est pour surveiller l'état de la maison.
Un manipulateur
Lors de l'enquête, on s'aperçoit qu'il prend des renseignements confidentiels sur des gens de connaissance, de sa famille… C'est ainsi qu'il retrouve l'adresse d'une ex-compagne qui l'avait quitté 20 ans auparavant et lui envoie deux textos harcelants. L'avocate de la partie civile le qualifie de manipulateur.
Le procureur confirme qu'il a profité de sa position professionnelle pour prendre des renseignements sur ses proches. L'avocate de la défense dira qu'il doit être jugé d'une façon privée et non professionnelle.
Après délibéré, il écope de 6 mois de prison avec sursis probatoire de 2 ans, obligation de soins psychologiques, interdiction de contact avec la victime ou de se rendre à son domicile ou dans sa ville, inéligibilité et interdiction d'arme pendant 5 ans. Il devra indemniser la victime à hauteur de 2000 euros.
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