"Je m'attendais à un séjour relativement calme", lâche dans un sourire le préfet Pierre-André Durand quand il évoque sa prise de fonction, le 23 avril 2019 comme préfet de Seine-Maritime et de la région Normandie, lui qui était juste avant préfet de Seine-Saint-Denis. Au moment de quitter ce poste pour devenir préfet de Haute-Garonne et d'Occitanie, il doit bien constater qu'il n'en a rien été.
"Mon séjour aura été, presque de bout en bout, marqué par l'enchaînement de crises : la fin des Gilets jaunes, l'incendie de Lubrizol et de Normandie logistique qui m'aura mobilisé avec mes collaborateurs des milliers d'heures, près de deux ans de Covid, la crise du Brexit, le début de la crise ukrainienne, un incendie de l'entrepôt Bolloré juste avant de partir et, à titre plus personnel, quatre mois de fauteuil roulant suite à une mauvaise fracture…"
C'est malgré tout avec émotion et une certaine "nostalgie" qui le haut fonctionnaire quitte une région qu'il a appris à aimer, "à taille humaine avec des élus bien investis" et un "tempérament normand fait de modération et d'écoute", qu'il a apprécié.
Lubrizol : "La crise la plus marquante"
Au-delà de ses nombreuses missions, Pierre-André Durand restera comme le préfet qui a eu à gérer la crise de l'incendie de Lubrizol et Normandie logistique, survenu en septembre 2019, et qui lui a valu d'être la cible de très nombreuses critiques, notamment sur communication envers le grand public. Aujourd'hui, il affirme que cette crise est "la plus marquante et celle pour laquelle je retire la plus grande satisfaction de ma carrière". Il ajoute : "Il n'y a pas eu de mort, pas de blessé, pas d'immeuble détruit" et surtout le fait que les remontées de terrain de ses services ont été traduites dans les textes. "Aujourd'hui, les règles de tenue des sites industriels français ont évolué avec un programme de mise en sécurité jusqu'à fin 2026 qui va représenter pour l'industrie française un investissement de trois milliards d'euros et contribuer à sécuriser les choses de manière plus marquante."
Un regret avant de partir ? "Le fait de n'avoir pas davantage sillonné la région, trop occupé par la gestion des différentes crises", même si le préfet s'est évidemment déplacé dans les cinq départements normands. Juste avant de prendre ses fonctions en Occitanie, lundi 30 janvier, il souhaite à son successeur, Jean-Benoît Albertini, "le moins de crises possible".
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