Pour ne pas perdre les surfaces agricoles nécessaires à l'alimentation, il est interdit d'implanter des panneaux photovoltaïques au sol sur de telles terres. Mais rien ne l'interdit en hauteur, et près de deux hectares d'ombrières recouvertes de panneaux photovoltaïques vont être érigées à 2 mètres 40 de haut sur la Ferme du Plessis, à Ménil-Erreux, avec injection dans le réseau de l'électricité produite.
Une première en Normandie
"Par dérogation, c'est un projet expérimental avec une production de 55 vaches laitières qui vont brouter en dessous", explique Guillaume Larchevêque, porteur du projet. Vu le besoin actuel d'énergies renouvelables, il s'agit de concilier agriculture et production d'énergie. "J'ai les références de mes parcelles et il s'agit de constater l'impact des ombrières sur le comportement des vaches, la qualité de leur lait, la pousse de l'herbe, mais aussi sur d'autres cultures de céréales et de légumineuses en lien avec l'évolution climatique. Une expérimentation comparable va être menée dans une ferme du Calvados et les résultats serviront ensuite pour les agriculteurs de tout l'ouest de la France, pour savoir s'il est possible de combiner culture, élevage et production d'électricité." Avec un usage quotidien, il s'agit aussi de juger du côté pratique ou pas pour le passage des tracteurs, et pour l'installateur du matériel : de sa bonne résistance à la pluie ainsi qu'aux éventuelles tempêtes.
Le projet, qui doit rester réversible, ne prévoit pas l'utilisation de béton. L'expérimentation va être menée sur six modules, conjointement avec la Chambre d'agriculture et avec l'Institut national d'élevage laitier. "Il ne s'agit pas de faire n'importe comment, il faut avoir des données pour encadrer les projets que les multinationales de l'énergie ne vont pas manquer de proposer aux agriculteurs, déjà des projets de plusieurs dizaines d'hectares existent…"
L'expérimentation va débuter
La Mission régionale de l'autorité environnementale a donné son feu vert à ce projet expérimental ornais. Le permis de construire doit être déposé ces jours-ci, sa construction doit débuter à l'été pour une mise en service à l'automne. Cette expérimentation est prévue pour durer quatre ou cinq ans sur les prairies, ce sera sur huit à neuf ans pour les autres cultures. Déjà ce projet interroge, intéresse les agriculteurs alentour et un lycée agricole est venu visiter le site. Guillaume Larchevêque réfléchit à la création d'une entité économique départementale pour aller au capital des futures entreprises agrivoltaïques avec les agriculteurs et les collectivités, pour que la valeur ajoutée bénéficie à notre territoire.
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