"Le Débarquement est l'événement historique le mieux représenté par son patrimoine sous-marin", affirme Cécile Sauvage, archéologue, conservatrice du patrimoine en charge des littoraux Manche Est - mer du Nord au DRASSM (Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines). Jusqu'au 30 janvier, une exposition de ces 150 vestiges de la guerre toujours présents sous les eaux est à retrouver à l'Abbaye aux Dames de Caen, sous le nom "Une armada sous les flots - les épaves du Débarquement de Normandie".
Une vaste opération maritime
Cécile Sauvage a été sollicitée par la Région Normandie pour faire l'inventaire des vestiges de la guerre, et a participé à trois campagnes de 2017 à 2019 à bord de l'André Malraux. "On pense au Débarquement à partir du moment où les soldats arrivent sur la plage, mais il ne faut pas oublier que c'est d'abord un grand mouvement amphibie", lance-t-elle.
Cécile Sauvage
Grâce au travail de son équipe, les profondeurs maritimes sont bien cartographiées, et certaines épaves ressortent du lot. "Chose assez rare, on a des vestiges de chars amphibies. Une trentaine ont coulé au large d'Omaha Beach", indique l'archéologue. Mais l'épave qui la fascine le plus, c'est bien l'Empire Broadsword. Ce transporteur de troupes long de 150 m a sauté sur des mines "et son pont se retrouve totalement à la verticale".
Il est d'ailleurs possible de découvrir l'épave en vidéo à 360 degrés grâce au travail de plongeurs et du projet AMI (Archéologie maritime immersive). "On peut ainsi tous plonger sans diplômes, et avoir des sensations similaires", se réjouit Cécile Sauvage.
Garder la trace historique
Protéger le patrimoine sous-marin du pays, c'est finalement une initiative assez récente. "Jusque dans les années 90, on engageait des sociétés privées pour aller ferrailler et ainsi nettoyer les fonds de la Baie de Seine, relate l'experte. Aujourd'hui, la France a ratifié une convention de l'UNESCO sur la protection du patrimoine subaquatique. La tendance est maintenant de laisser les épaves sous l'eau."
L'exposition est donc présente jusqu'au 30 janvier, du lundi au vendredi de 8 h 30 à 12 h 30 et de 13 h 30 à 18 heures, et de 14 heures à 18 heures le week-end à l'Abbaye aux Dames. Elle circulera ensuite encore un peu dans la région, avant de finir sa course à Marseille.
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