Le résultat du questionnaire de la Fédération des étudiants rouennais (Feder), la première association d'étudiants de Rouen, n'a pas directement de valeur scientifique, les réponses ne se faisant que sur la base du volontariat. Il dresse malgré tout un constat édifiant de l'insécurité réelle et ressentie par les étudiants de Rouen et son agglomération.
Sur 1 187 réponses, dont 69,3 % de femmes, 72,7 % des sondés disent avoir déjà été victimes de violences diverses. En premier lieu viennent le harcèlement de rue (82,2 %), les agressions verbales (65,7 %), puis même les agressions physiques (22,8 %), les violences sexuelles (15,8 %) ou encore les vols à la tire (10 %).
L'organisation étudiante pointe aussi du doigt les problèmes de la soumission chimique, c'est-à-dire le fait d'être drogué à son insu, soit par des substances versées dans le verre, soit par injection. "Nous préconisons de mettre des protections de verre, que nous avons pu subventionner, tout comme la Ville de Rouen, indique Ibtissam Madi, vice-présidente des affaires sociales à la Feder. Il ne faut pas rester seul, alerter, mais c'est très compliqué de se prémunir de ces problèmes." D'autant que la prise en charge des victimes n'est pas toujours adaptée.
La plupart des violences remarquées se déroulent la nuit, en grande majorité dans la rue (96,1 %), mais aussi dans les transports en commun et les établissements de nuit. Les lieux les plus concernés sont ceux du centre-ville rouennais, là où se trouvent les établissements de nuit ainsi que dans le quartier Saint-Sever ou celui des Hauts de Rouen.
Trop peu de dépôt de plainte
"Si les victimes s'en sentent capables, il faut porter plainte, même si cela peut-être difficile", note Ibtissam Madi, alors que le rapport relève que très peu de faits de violence sont suivis d'un dépôt de plainte. "Seulement 9 % des victimes ont signalé les faits", indique le rapport, qui pointe dans les témoignages le temps passé au commissariat et certaines expériences malheureuses des victimes. "Des personnes ont été questionnées sur la tenue qu'elles portaient, ou sur leur sexualité pour des faits de violences sexuelles…"
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Des pistes d'amélioration
Face au constat, l'organisation étudiante souhaite désormais pouvoir proposer des solutions en lien avec la Ville de Rouen, partenaire du questionnaire.
L'application Umay, qui permet de signaler des mauvais comportements dans la rue, peut permettre un travail plus ciblé de la police municipale. La brigade de nuit de cette police doit d'ailleurs être opérationnelle au mois d'avril. "On a 2 000 téléchargements au niveau de la Ville, mais il faut aller au-delà, plaide Adrien Naizet, en charge de la jeunesse et de la vie étudiante pour la Ville de Rouen. Ces chiffres vont nous permettre de bien calibrer les tournées et les patrouilles de cette brigade de nuit qui assure une présence sur l'espace public."
Des échanges sont aussi prévus avec les autorités médicales ou le réseau Astuce pour mettre en place de la prévention et de la communication sur ces problèmes d'insécurité. Des groupes de travail, avec les étudiants volontaires et la Ville, vont aussi se réunir dans les prochaines semaines pour réfléchir aux précautions à prendre, à la prévention et à la sécurisation de l'espace public, notamment.
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