Vous avez récemment annoncé des coupes budgétaires afin de faire économiser au Département 600 millions d’euros d’ici à 2015. La situation est-elle si critique ?
“Non, nous aurions pu laisser filer les dépenses un peu plus, mais nous avons préféré réagir aujourd’hui plutôt que subir. Il fallait le faire si nous ne voulions pas aller dans le rouge. Il ne s’agit pas d’un plan de rigueur, mais d’une consolidation nous permettant de définir nos priorités. La situation nous inquiète : pour la première fois depuis trente ans, nos recettes ont baissé alors que les dépenses sociales ont augmenté. Rien que le coût du RSA a grimpé de 15 %, culminant à 150 millions d’euros”.
Vous êtes en colère contre l’Etat et le gouvernement. Pourquoi ?
“Pour rappel, l’Etat a transféré aux Départements la gestion et le financement de trois prestations sociales : l’Allocation personnalisée d’autonomie, le RSA et la Prestation de compensation du handicap. Or, ces dépenses ne cessent d’augmenter mais les ressources que nous verse l’Etat stagnent. Pour la Seine-Maritime, cet écart représente 670 millions d’euros ... à la charge des Seinomarins ! Avec cette somme, nous pourrions construire trente collèges.”
Dans ce contexte morose, qu’attendez-vous de la consultation “Seine-Maritime, Imaginons 2020” que vous avez lancé auprès des habitants du département ?
“Le but est de réfléchir collectivement à un projet d’avenir pour notre département. A Rouen, le 29 juin, 300 personnes sont venues à la réunion publique. Nous avons déjà reçu 8 000 réponses au questionnaire que nous avons envoyé. C’est mieux qu’un sondage ! Pendant l’été, elles seront décortiquées et analysées par des bénévoles. Des experts, des universitaires ou les agents du Département sont également appelés à donner leur point de vue.”
Qu’est-ce qui inspire les citoyens ?
“Même si les défis démographiques, économiques, environnementaux et sociétaux sont présents, il y a une vraie réflexion sur le “vivre ensemble”. Les habitants évoquent beaucoup l’engagement citoyen, la place du monde associatif, les liens entre les générations. Je sens là une grande tendance, un besoin fort de projet.”
Cela débouchera-t-il sur des décisions politiques concrètes ?
“Précisons qu’il ne s’agit pas de démocratie directe. Mais à partir du diagnostic que nous dresserons à l’automne, nous mettrons en place début 2012 une stratégie d’action par plans, dans les différents domaines ciblés”.
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