C'est une affaire fleuve qui était jugée jeudi 12 janvier au tribunal de la Presqu'île de Caen. Pas moins de 26 victimes étaient présentes, dont 14 ont déposé plainte. Le prévenu répondait de ses actes en son nom propre et en celui de sa société de transport routier.
Les faits reprochés se sont déroulés entre le 1er janvier 2018 et le 21 novembre 2021. Il s'agissait de harcèlement moral, d'injures, de reproches exprimés verbalement et par textos, certains parlant même d'appels en pleine nuit, et enfin d'irrégularités concernant la durée de conduite, justifiées par le besoin de livrer les denrées périssables.
Des avis divergents
À la barre, l'accusé reconnaît qu'être chef d'entreprise n'est pas facile et que le monde du transport routier est un monde à part, le vocabulaire utilisé étant souvent rude. Entendus, certains chauffeurs le décrivent comme un homme bien, qui ne leur met pas la pression, mais d'autres parlent d'appels injurieux, de menaces et disent qu'il sait profiter de la faiblesse des gens. Ils se sentent rabaissés et épiés. Cependant, ils sont unanimes pour dire que le salaire était très correct, plus élevé qu'ailleurs.
"J'essaie de remonter la pente"
Des contrôles concernant les conditions de travail ont été effectués et de nombreuses irrégularités constatées, en particulier sur le temps travaillé par les chauffeurs et les heures de repos. Le quadragénaire reconnaît qu'il a des "moments de colère", car il est stressé. Il voit d'ailleurs un psychiatre pour cela. À la suite de soucis de santé, il a fait un infarctus en 2022 et a dû arrêter son activité, mais la société est toujours existante. "Je suis en bas, mais j'essaie de remonter la pente et de me reconstruire", confie-t-il.
La partie civile demande des indemnités pour préjudice moral. Le procureur reconnaît que le prévenu fait un métier difficile, mais que la façon dont il parle à son personnel est inadmissible. Vu la densité de l'affaire, le délibéré sera rendu le 9 mars 2023.
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