Alors que son mari Adam, un brillant architecte, reçoit une décoration pour l’ensemble de sa carrière, Mary, qui pense qu’il s’agit d’un hommage que l’on rend habituellement aux morts, prend soudain conscience que tous deux vont avoir soixante ans. Le choc est d’autant plus rude pour elle qu’elle ne l’a pas vu venir, toute occupée qu’elle était avec sa mère, ses enfants et ses petits-enfants.
Alors Mary se met à faire du sport et tente de devenir bénévole dans une association caritative. Adam, lui, gère ce fait en se lançant frénétiquement dans le travail et en gérant un nouveau projet avec une bande de jeunes collaborateurs. Mary fait face, tandis qu’Adam est dans le déni. Mais, chacun à sa manière est dans l’excès et, bientôt, ils en arrivent à se séparer, au grand dam de leurs enfants, qui ne savent plus quoi faire pour les réunir.
En mêlant des éléments dramatiques avec d’autres plus comiques, Julie Gavras signe une chronique pleine de charme sur le passage d’un couple dans la catégorie des seniors. Sujet original s’il en est, que la jeune cinéaste traite avec beaucoup d’élégance et de pertinence. Entre les efforts désespérés (et comiques) de Mary pour conserver la forme et se rendre utile, et ceux, plus classiques, d’Adam qui ne veut pas en entendre parler, la cinéaste croque des situations de la vie de tous les jours avec beaucoup de justesse. Mais elle a surtout réuni un casting de rêve avec William Hurt, épatant en architecte reconnu, et Isabella Rossellini, sensationnelle en sexagénaire qui refuse de se voiler la face. Pourtant, c’est avec les seconds rôles que la réalisatrice réussit ses plus belles scènes.
Entre Doreen Mantle, hilarante en mamie indigne qui en a assez de jouer les grands-mères gâteaux, et Joanna Lumley (inoubliable vedette de “Absolutely fabulous”) impeccable en sexagénaire souffrant de la solitude, sans oublier Joanna Bobin, impressionnante en “wonder woman” qui gère son association caritative avec la même rigueur et froideur que si elle gérait une start-up. Certes, tout n’est pas parfaitement maîtrisé dans cette œuvre, parfois un peu brouillonne et qui n’évite pas les longueurs. Mais cette comédie romantique originale aborde avec élégance et légèreté des thèmes intéressants et qui font réfléchir. Ce n’est déjà pas si mal !
Comédie dramatique franco-britannique (2011) de Julie Gavras, avec William Hurt (Adam), Isabella Rossellini (Mary), Doreen Mantle (Nora), Kate Ashfield (Giulia), Aidan McArdle (James), Arta Dobroshi (Maya), Luke Treadaway (Benjamin), Joanna Lumley (Charlotte), Simon Callow (Richard). Durée 1 h 28.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.