"Cela commence à être dur", reconnaît le Docteur Yves Elie. Depuis le lundi 26 décembre, ce médecin généraliste de Lillebonne a fermé son cabinet. Sur son bureau, un panonceau du collectif Médecins pour demain rappelle qu'il est en grève. "Ce n'est vraiment pas dans notre ADN. Mais on est à bout de souffle aujourd'hui. La France est un grand désert médical complet, c'est partout maintenant", souffle le praticien installé depuis 1990. Une situation qui l'a poussé à rejoindre ce groupe de médecins, syndiqués ou non, qui se sont fédérés sur les réseaux sociaux.
Installé à Lillebonne depuis 1990, Yves Elie est l'un des Normands membres du collectif
Pourquoi la consultation à 50 € ?
La principale revendication du collectif - qui revendique plus de 15 000 membres en France - est la hausse du tarif de la consultation de base de 25 à 50 €. "Cela permettrait d'augmenter l'attractivité de la médecine libérale. Aujourd'hui, le tarif en vigueur ne permet pas de renouveler le matériel, d'embaucher un secrétaire", poursuit le médecin normand. Selon Médecins pour demain, plus de 20 % du temps de travail d'un médecin est aujourd'hui consacré à l'administratif et à la gestion d'un cabinet.
Tous avec nous le 5/1/2023 à 13h à Paris place du panthéon pic.twitter.com/Dss5lllOgK
— Médecins Pour Demain (@MedPourDemain) January 1, 2023
"Nous proposons la suppression des forfaits de l'Assurance maladie pour les réintégrer dans le prix de la consultation", détaille Yves Elie. Ces forfaits rémunèrent par exemple, sous forme de points, le suivi des maladies chroniques, les dépistages (cancers, grippe, conduites addictives), la participation à une maison de santé pluridisciplinaire ou encore l'usage de téléservices ou de la télémédecine. "50 €, cela peut sembler beaucoup, mais avec ces forfaits le prix réel d'une consultation est déjà à 35-40 €", affirme Yves Elie.
"Les patients comprennent"
Fermer le cabinet n'est pas anodin, dans une période de triple épidémie. "On culpabilise, mais la plupart des patients comprennent. Les files d'attente devant SOS Médecins, c'est ce qui nous attend demain devant tous les cabinets médicaux, si on ne fait rien."
Dr Yves Elie
Jeudi 5 janvier, le médecin lillebonnais défile à Paris. Des médecins de l'Orne, de la Manche et du Calvados font le déplacement en autocar. En Seine-Maritime et dans l'Eure, plusieurs grévistes rejoignent la capitale en train ou en covoiturage. Le cortège reliera le Panthéon au ministère de la santé, où des représentants devraient être reçus par le ministre de la Santé et de la Prévention, François Braun. C'est dans ce contexte qu'Emmanuel Macron doit prononcer ses vœux aux personnels de la Santé, vendredi 6 janvier.
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Juste un petit rappel autrefois chaque médecin avait un propre secrétariat , puis par soucis d’économie des centres d’appels ont fait leur apparition , maintenant ils osent demander une augmentation de 100% de leur consultation ,mais dans quel monde vivent ils, quand autour d’eux les salariés : leurs patients peinent à obtenir une revalorisation modeste de leur travail.