La colère monte chez les boulangers. Ils font face, comme de nombreuses autres entreprises, à la hausse des coûts du gaz et de l'électricité. Les artisans ont été reçus par le ministre de l'Économie Bruno Le Maire mardi 3 janvier. Ce dernier a annoncé que la profession pourra résilier les contrats d'énergie sans frais en cas de "hausses prohibitives". La Première ministre Elisabeth Borne a quant à elle déclaré que les PME pourront "demander le report du paiement de leurs impôts et cotisations sociales", pour aider leurs trésoreries.
Des hausses spectaculaires
Cette situation n'épargne pas les boulangers manchois. "C'est très très compliqué et ça va être encore plus compliqué", explique Anthony Michon, du Fournil de l'Abbaye à Hambye, dans le sud-Manche. "Nous, on a l'électricité qui a fait fois cinq en début d'année. On passe de 1 500 € par mois à 5 000 € par mois. 5000, 6000, on ne sait pas ou ça s'arrête." Le boulanger va augmenter ses tarifs, mais à contrecœur. "L'avenir n'est pas tout rose", conclut-il.
"Nous ne survivrons pas à l'augmentation de la facture EDF : +387 %", est-il écrit sur les murs de la boulangerie Leblond à Valognes.
À Valognes, la boulangerie Leblond accuse une hausse des prix de l'électricité de 387 % ! "Au mois d'octobre, j'ai reçu une lettre m'informant que nous passerons de 13 à 58 centimes le kWh, soit une facture qui passe de 3 600 euros à 17 553 euros selon nos estimations, indique Séverine Monnaye, l'associée du boulanger. Payer une note aussi importante, c'est injouable."
Séverine Monnaye
Des aides compliquées à avoir
Ce que regrette Fabrice Suzanne, président des boulangers de la Manche et de l'Orne, c'est que les conditions pour bénéficier des aides de l'État sont trop compliquées.
Fabrice Suzanne, président des boulangers de la Manche et de l'Orne
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