Bercée par des parents musiciens, élevée un violon à la main, elle a nourri sa passion au fil des années, formée à Mittenwald, au milieu des forêts de Bavière. L’oeil bleu et le sourire large, un reste d’accent guttural dans la voix, l’Allemande ne jurait pourtant que par la France pour poser définitivement ses valises. Ce qu’elle fit à Rouen il y a dix-sept ans.
30 ans de métier
Au 18 rue du Petit porche, dans le lacis du Rouen ancien, son atelier vibre comme une douce enclave anachronique. Une vaste table de travail et quelques outils, un canif, une lime, un rabot chauffent sous les lampes à incandescence dans une odeur mêlée de bois vernis. Plus ouvrière dans la main que loquace sur son métier. “Je me sens d’abord au service des musiciens”, lâche-t-elle modestement.
Chaque journée lui apporte son lot de chevalets cassés, de touches malmenées, de bois fendus, de cordes rompues, d’âmes usées, comptant sur sa dextérité pour faire des miracles. “Il faut de la patience et de bons yeux”, résume Claudia Höbel. Après, seule compte l’expérience. Et de l’expérience, elle en a : plus de trente ans dans le métier lui ont forgé une petite notoriété. Des écoles de musique, des professeurs, des élèves, des anonymes viennent tour à tour accrocher leur instrument à la queue silencieuse du travail en attente. De 10h à 18h, c’est non stop. Et quand vient l’heure de ranger les outils, c’est une autre petite musique qui commence : le glissement des doigts et le frottement des archets. “C’est vrai, le violon, c’est toute ma vie” reconnaît Claudia Höbel.
Ariane Duclert
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