"Un mur érigé en pleine ville", dénonce lundi 12 décembre Claudie Rault-Verprey, l'une des membres de l'association d'aide aux migrants Itinérance. Une nouvelle clôture de quatre mètres de haut sur les 3,5 km qui protègent la zone d'accès restreint est en cours d'installation boulevard Félix Amiot, à Cherbourg. Elle double presque celle déjà existante à 2,80 mètres. "C'est scandaleux", poursuivent les bénévoles.
Roger Wucher, Gilles Chaffangeon, Claudie Rault-Verprey et Josiane Noblet sont membres de l'association Itinérance, à Cherbourg.
Des "blessures graves" sur certains migrants
De leur côté, les services de l'État précisent mardi 13 décembre à Tendance Ouest qu'"un peu plus de trois millions d'euros de fonds britanniques sont destinés à renforcer la sécurité du port et ainsi améliorer la lutte contre les tentatives d'introductions de migrants désireux de se dissimuler dans les remorques en partance pour l'Irlande ou la Grande-Bretagne". Les intrusions sont en forte hausse : près de 1 000 ont été recensées en octobre 2022 pour une moyenne mensuelle de 760 environ. Ces travaux ont des effets "délétères" sur les migrants selon Itinérance. "Ces fils barbelés concertinas sont équipés de lames de rasoir", ajoute Claudie Rault-Verprey qui évoque des "blessures graves" sur certaines personnes ayant tenté de traverser la Manche avec "des membres cassés, les mains et les visages lacérés".
Claudie Rault-Verprey
S'introduire dans une zone : un délit
Le chantier, où l'éclairage et la vidéosurveillance doivent aussi être revus, devrait s'achever en début d'année. La préfecture de la Manche, quant à elle, rappelle que ce type de clôture est déjà présent sur plusieurs sites portuaires depuis plusieurs années, notamment au port de Ouistreham. "Ces clôtures ont bien évidemment pour but d'assurer une meilleure 'étanchéité' du port", poursuivent les services de l'État. L'introduction non autorisée dans une zone d'accès restreint est un délit réprimé de 6 mois d'emprisonnement et 3 750 euros d'amende.
Autour du port terminal transmanche, boulevard Félix Amiot à Cherbourg.
Un squat avec une soixantaine de migrants
L'association Itinérance intervient également au squat du Maupas qui compte une soixantaine de migrants dont la majorité est Afghane. Ils sont entre 50 et 70 dans cet endroit à vivre sous des tentes de type "militaire" : "Ce n'est pas mieux mais c'est moins pire qu'avant", dit Josiane Noblet, membre de l'association qui rappelle que les migrants se trouvaient auparavant dans "des petites tentes Quechua". Rue Talluau, où se trouve le siège d'Itinérance, des cours d'alphabétisation, mais aussi du soutien dans l'accompagnement social et juridique, sont proposés pratiquement tous les jours. Dans les projets, l'association envisage notamment un café solidaire.
Claudie Rault-Verprey
Un rassemblement organisé
Par ailleurs, l'association organise samedi 17 décembre, à 11 h, place Jacques-Hébert, un rassemblement dans le cadre de la Journée internationale des migrants prévue le lendemain. Ce rendez-vous va rendre hommage à des personnes exilées tuées en mer : "Nous avons choisi de rappeler les décès de 27 personnes exilées le 24 novembre 2021", annonce Claudie Rault-Verprey. Les personnes présentes protesteront aussi contre le renforcement des clôtures au terminal transmanche du port, dénonceront "les conditions de vie des migrants", "les sans papiers qui travaillent entre autres sur les chantiers des JO de Paris", et "la politique actuelle du gouvernement français et les effets d'annonce pour complaire à l'extrême droite".
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Et bien tant mieux ! Et ont devrait en faire partout.... Et les bénévoles n'ont qu'à les prendre chez eux et utiliser leur salaire pour les aider plutôt que des fonds publics qui pourraient servir aux Français !
Que les bénévoles les hébergent chez eux, qu'ils aillent jusqu'au bout de leur démarche.