Un surveillant du centre de détention de Val-de-Reuil a été condamné, lundi 5 décembre, par le tribunal judiciaire d'Évreux à trois ans de prison, dont un an avec sursis, pour avoir fait entrer des produits interdits en prison, dont du cannabis.
Sa condamnation, conforme aux réquisitions, est assortie notamment d'une interdiction définitive d'exercer la profession de surveillant pénitentiaire.
L'enquête démarre en octobre 2021, après un signalement de la direction de la prison de Val-de-Reuil faisant état de trafics en détention, notamment d'un surveillant surnommé Will Smith qui ferait rentrer des plaquettes de résine de cannabis, des téléphones portables ou encore des paires de baskets contre rémunération.
Le 30 juillet 2022, un surveillant se retrouve bloqué sans autorisation dans une zone de la prison, prétextant une coupure de courant. Les images de vidéosurveillance sont examinées et révèlent que l'agent est porteur de plusieurs sacs contenant des boîtes de gâteaux. Une vidéo avait circulé sur Instagram dans laquelle on voyait un détenu fêtant son anniversaire danser sur les tables où se trouvaient des gâteaux, des boissons mais aussi du cannabis et des téléphones.
Placé en garde à vue, le surveillant de 33 ans, doté de 5 ans d'expérience, reconnaît faire entrer en détention des choses interdites, une à deux fois par mois, de la nourriture, de l'alcool, des téléphones. Mais il nie tout trafic de stupéfiants.
Devant le tribunal correctionnel, l'homme précise que "ça a commencé en novembre 2021". "À force de sollicitations, j'ai cédé, j'allais travailler à reculons. À l'époque, rien n'allait. Après, je ne pouvais pas faire marche arrière. Je ne suis pas le seul à faire entrer", raconte ce père de deux jeunes enfants au casier judiciaire vierge. "Je regrette ce que j'ai fait", ajoute le prévenu à la barre.
Son avocat, Me Jérémy Kalfon, décrit la détention comme "un monde de rapports de force". "À partir du moment où il a mordu une fois dans la pomme, c'est fini", plaide-t-il. Demandant au tribunal de lui éviter une peine de prison ferme et la relaxe pour le trafic de drogue, il relève que son client, "sur un point, a toujours été clair : il n'a pas rentré de stupéfiant".
(avec AFP)
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