Une dernière permanence de concertation des habitants était organisée mercredi 23 novembre, de 14 heures à 18 heures, à la mairie de Saint-Denis-sur-Sarthon. Elle faisait suite à la réunion publique qui s'était déroulée la veille au soir à Pacé. Les habitants ont été appelés à venir s'exprimer sur les cinq variantes étudiées par la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL) de Normandie, des tracés qui représentent l'une des potentielles RN12. Cette voie routière, qui traverse actuellement les communes de Saint-Denis-sur-Sarthon et Pacé, relie la région parisienne à Brest.
Cadre de vie, valeur des propriétés et agriculture
À la mairie de Saint-Denis-sur-Sarthon, les habitants ont défilé lors de la permanence du mercredi 23 novembre. Pour l'occasion, deux cartes géantes étaient exposées sur des tables. Des panneaux montraient les grands enjeux du projet et déclinaient les montants des travaux pour chaque variante. Julien Arpaia, directeur de la division maîtrise d'ouvrage à la DREAL, invitait les habitants à noter leurs arguments sur un carnet de registre. "Je n'ai pas dormi de la nuit suite à la réunion d'hier soir", déclare la détentrice d'une propriété située à proximité de l'une des variantes proposées. Si le projet a pour objectif de désengorger le centre-ville des communes, la variante ABCDFF' "ruinerait" son cadre de vie.
Ecoutez ici : des habitants
Les craintes des habitants sont diverses. Michelle Carré, propriétaire depuis 1999, découvre que l'une des variantes passe à 450 mètres de sa maison. "Si un jour on a besoin de vendre, ça risque d'être un frein, raconte la retraitée. Quand on a acheté, on savait qu'il y avait un projet de déviation, mais là, on n'y pensait plus du tout." L'habitante regrette de ne pas avoir été informée de la réunion publique qui avait lieu la veille. "Je l'ai découvert ce matin en discutant dans le bourg", soupire-t-elle. Multipliant les calculs sur la carte, Sylvain Chardon, agriculteur depuis 45 ans, refuse de donner un avis sur le projet. Une de ses raisons principales : les multiples accidents liés à la route nationale 12 l'ont marqué. D'un autre côté, il ne néglige pas non plus le futur de son exploitation qui va être reprise. "Si on coupe l'exploitation en deux, comme un mur, comment on bougera les animaux ?", s'interroge-t-il.
Deux cartes de plus d'un mètre de large ont été affichées lors des permanences.
De 43 à 51 millions d'euros
Les variantes ont toutes des avantages et des inconvénients. La moins chère d'entre elles, la "ABDEF", à 43 millions d'euros, a l'avantage de n'avoir aucun effet jugé négatif sur le cadre de vie, les activités, les milieux naturels et physiques et la mobilité. Toutefois, l'impact 0 n'existe pas, et certains habitants, comme Willy Caille, propriétaire, feraient les frais d'une telle variante. "Elle passerait à 40 mètres de chez nous", déplore-t-il en pensant à ses vergers et à ses chevaux. Les autres variantes ont des coûts plus élevés et, selon le tableau d'analyse, davantage d'impacts.
Julien Arpaia de la DREAL
Pour Julien Arpaia de la DREAL, ce temps de concertation est essentiel. "De manière inhabituelle, l'État n'a pas de variante préférentielle. Donc c'est bien le choix des usagers et des riverains qui va primer", explique-t-il. Durant la permanence, certains habitants s'interrogent : "Où sont les commerçants, ils n'étaient pas là non plus à la réunion publique… ?" Pour l'instant, aucun d'entre eux ne souhaite s'exprimer. Ils ne donneront leur avis sur le projet qu'une fois après s'être concertés.
De nombreux habitants sont venus voir plus précisément les variantes sur les cartes.
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