Le cinéma, son image, le son coulent dans ses veines depuis toujours. Déjà plus de 30 ans de sa vie ont été consacrés au septième art, faisant d'Alain Surmulet l'un des meilleurs hommes de l'ombre des salles obscures. Une carrière récompensée en 2021 à Barcelone, par le Gold award du meilleur directeur technique à Barcelone, décerné par ses pairs de l'Union internationale des cinémas. Le parcours de cet homme discret est une histoire de rencontres et d'opportunités. C'est à son père projectionniste qu'il doit sa passion d'enfance. "À 6 ou 7 ans, on lit normalement des Tintin, moi, je lisais des manuels de projection", raconte-t-il. À 14 ans, il passe devant le cinéma Royal de Lisieux et se présente "au culot" au couple de gérants, qui le prend sous ses ailes.
Maintenir le cinéma en vie
Il passe ses week-ends dans ce cinéma, à apprendre ce qu'il y a à savoir sur la projection. Deux ans plus tard, une autre rencontre change sa vie, lorsqu'il contacte le cinéma d'Elbeuf pour y donner un coup de main. Richard Patry, l'actuel président de Noé cinéma, jeune entrepreneur, l'accueille à bras ouverts. La relation de confiance entre les deux passionnés perdure, 30 ans plus tard. Alain est devenu depuis directeur technique et directeur général du groupe normand, désormais à la tête d'une quinzaine de cinémas dans tout le pays. Il s'est impliqué dans la construction des salles, comme le Grand large à Fécamp, ou tout récemment le nouvel Omnia, emblématique du centre-ville rouennais. Entre-temps, jamais il n'a perdu de vue la projection. Il est l'un des rares en France à maîtriser la projection en 70 mm, sur bandes. Une particularité qui se sait dans le milieu et qui l'a amené à projeter au Grand Rex à Paris Interstellar d'un certain Christopher Nolan en 2014. "C'était un 31 octobre, je m'en souviendrai toute ma vie", indique celui qui a été félicité par le réalisateur superstar en personne. En 2015, rebelotte, cette fois pour projeter les huit salopards de Quentin Tarantino, au Grand Rex et dans plusieurs salles de France. "Il est venu me voir pendant la projection, j'étais hyper concentré et lui, c'est un fou. Il me disait juste 'it's wonderful, it's wonderful', en me prenant par les épaules !" En 2017 encore, il prête son matériel à Nolan sur le tournage de Dunkerque, pour que le réalisateur puisse visionner ses rushs. Un talent que les distributeurs n'oublient pas. "Pour la sortie de Tenet de Nolan, tourné en 70, on a reçu une copie à Elbeuf. Les réalisateurs aiment que l'on puisse diffuser le film de la manière dont ils l'ont pensé." Ses projets ? Il ne les compte plus, mais Alain Surmulet les résume ainsi : "Maintenir le cinéma en vie." On peut compter sur lui.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.