Provisoirement, il n’a plus d’atelier mais cela ne saurait durer. L’effervescence qui l’habite explose tôt ou tard en peinture. Originaire de Guinée-Bissau, grandi dans les couleurs de l’Afrique, Braïma Injaï est aussi un pur enfant de la Normandie. Il en a acquis la réserve, presque la timidité, dirait-il, mais conscient de cette “chance énorme d’être à la croisée de deux cultures.” Sa peinture en est le témoignage, interrogeant l’homme et l’universel. La femme qui enfante, la femme qui nourrit, la femme qui séduit, le chemin difficile qui mène à la rencontre sont ses thèmes de prédilection.
Peinture pigmentée
Des figures disloquées, silhouettes sans visage, flottant dans une lumière radieuse, des lieux imaginaires, mi-paisibles mi-angoissants, composent ses toiles, où domine un bleu puissant, toujours présent au fil de son oeuvre. Le bleu de la mer, de la maternité, né un jour en regardant le ciel africain. “C’est un bleu que j’avais depuis longtemps dans mon coeur”, confesse-t-il et qu’il découvre encore et affine sans cesse.
Il aime les lumières denses, les pigments nus, la matière qui épaissit la toile et la rend plus sensuelle. Il aime aussi les paysages, la nature enracinée, s’inspire du quotidien, du désordre de la vie, capable de réfléchir en même temps qu’il vous parle pour mieux défricher les sentiments humains. Jusqu’au 22 juillet, Braima Injai expose à l’espace de la Calende à Rouen. Il a retenu le thème de l’arbre. L’arbre racine. L’arbre qui porte la vie. C’est tout. On n’en saura pas plus. Depuis longtemps, le peintre ne donne plus de titre à ses toiles : le titre, c’est déjà un cadre qui limite la pensée. Tout le contraire d’une œuvre qui se veut sans frontières, explosive, libre et généreuse.
Ariane Duclert
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.