Les bénévoles de la SNSM ont eu du mal à comprendre pourquoi cinq de leurs collègues étaient retenus en garde à vue pendant 36 heures environ. Les cinq sauveteurs étaient entendus dans le cadre de l'enquête ouverte du chef d'homicide involontaire après le naufrage du Breiz, durant lequel trois jeunes marins ont péri.
Si les bénévoles sont sortis de leur garde à vue, ils restent mis en cause. Le parquet du Havre, en charge de l'affaire, attend de terminer son investigation avant de se prononcer. Des discordances entre les premières déclarations des sauveteurs et certaines données techniques, telles que les échanges radio ou la trajectographie, sont notamment pointées. Cela concerne par exemple la vitesse du navire, la longueur de la remorque, les changements de cap ou le délai de prise en compte de l'appel de détresse du Breiz.
Alors, pourquoi placer les sauveteurs en garde à vue ? "Il fallait qu'on puisse tous les entendre simultanément, sans qu'ils ne puissent échanger entre eux, explique Cyrille Fournier, le procureur adjoint. On savait que cela allait être long, et la garde à vue possède aussi un régime protecteur." Cette procédure avait profondément choqué les collègues des cinq impliqués, au point de se mettre en indisponibilité en guise de soutien. Cyrille Fournier réagit : "Dans ce contexte, il est normal de passer par une garde à vue, cela va dans l'intérêt de l'enquête. Des policiers en cas d'homicide involontaire, ou des infirmiers en cas d'erreur médicale, n'en sont pas exempts non plus."
La garde à vue s'est bien passée et des explications sur les discordances ont été données, mais le parquet ne souhaite pas communiquer en détail pour le moment. L'enquête se poursuit sur d'autres aspects du dossier tels que l'état du Breiz, le permis de navigation ou les diplômes possédés par son capitaine.
Les décisions du parquet devraient être connues en janvier 2023.
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