Mercredi 20 juillet, vers 13 h, les pompiers étaient appelés en urgence. Des flammes étaient en train de dévorer un appartement de l’un des immeubles “Verre et acier” construits par l’architecte Marcel Lods à la fin des années 1960. A l’intérieur du logement, une mère de famille et ses trois enfants. Sautant par la fenêtre dans un réflexe de survie, la femme n’avait pu prendre avec elle que son enfant de 4 ans. Les deux autres, âgés de cinq mois et deux ans et demi, sont restés bloqués. Ils n’ont pas survécu.
Faut-il tout raser ?
D’origine inconnue, que l’enquête devra rapidement déterminer, le feu s’est déclaré au 14, rue Chopin, à cinquante mètres du bloc en tous points similaire où avait eu lieu l’incendie du mois de mars dans lequel avait péri là aussi un enfant.
Dans la panique, deux autres locataires ont également sauté par la fenêtre. Au total, dix huit appartements voisins ont été évacués et les locataires des deux blocs adjacents accueillis au centre municipal André Malraux. Selon Immobilière Basse Seine, le bailleur social de l’immeuble, “les alarmes auraient parfaitement fonctionné, ainsi que le système d’évacuation des fumées”.
De l’immeuble touché, dix personnes ont été légèrement blessées, dont la maman et son enfant rescapé, et hospitalisés au CHU Charles-Nicolle. Trois autre en sont sortis indemnes.
Le maire de Rouen Valérie Fourneyron, qui s’est immédiatement rendue sur place aux côtés du préfet Rémi Caron, a, peu après le drame, annoncé que les trois immeubles “Verre et acier” propriétés de la mairie mais aujourd’hui inhabités seront détruits. Les autres, dont l’immeuble incendié, appartiennent et sont gérés par Immobilière Basse Seine qui les avait réhabilités entre 2006 et 2008 pour les rendre plus sûrs.
Incendie mortel : confrontée à la colère des habitants, la Ville demande des mesures fortes avant octobre
Jeudi 21 juillet, 24 heures après l’incendie mortel des Hauts-de-Rouen (lire ci-dessous), une soixantaine d’habitants en colère a déferlé dans le bureau du maire Valérie Fourneyron. “Combien d’enfants doivent encore mourir avant que vous ne réagissiez?” ont lancé certains. Immobilière Basse Seine, le bailleur social de ces immeubles HLM, s’est alors engagé à reloger tous ceux qui le souhaitaient. “Je veux toute la vérité” ! a lancé de son côté Valérie Fourneyron, demandant à la Justice que l’enquête menée après le drame de mars soit rendue publique. Le lendemain, elle a adressé un courrier au secrétaire d’Etat chargé du logement, Benoist Apparu. “Depuis 2008, la Ville de Rouen cherche à obtenir la démolition de trois des 25 plots. Jusqu’à présent, la démarche s’était heurtée au dispositif de protection au titre des Monuments Historiques”. Valérie Fourneyron a exigé la prise “des décisions qui s’imposent” avant octobre. Si aucune amélioration en terme de sécurité incendie n’est possible, la destruction pourrait être demandée.
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