Des pleurs, des sanglots, ont ponctué les témoignages de personnalité qui ont occupé la première journée de ce procès devant les Assises de Seine-Maritime, lundi 14 novembre. Céline et son amie Jessica sont accusées d'avoir drogué, tué puis démembré le corps de Sliman, l'ex conjoint de la première en 2018. Elles sont depuis en détention provisoire. Céline, en pleurs, a reconnu devant la cour les faits qui lui sont reprochés dès l'ouverture du procès.
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Un conjoint violent ?
Entendue comme témoin, une esthéticienne, proche de l'accusée, décrit entre deux sanglots "une fille gentille, exceptionnelle, qui croquait la vie à pleine dent". Elle a été la confidente des problèmes de couple entre Céline et Sliman. Elle-même a pu voir la victime menaçante, lors d'une soirée, sous l'effet de l'alcool, lorsqu'il s'en est pris à son frère. "Quand il buvait, il changeait de regard, c'était une autre personne." Au point qu'elle en avait peur lors de ses colères. Céline, l'accusée, lui avait même fait part de son projet criminel. Une remarque qu'elle n'a pas prise au sérieux à l'époque.
En revanche, comme les autres témoins, elle n'a jamais constaté d'elle-même les violences, psychologiques ou physiques, dont Céline dit avoir été victime de la part de son conjoint, ce que les avocats des parties civiles, la famille de la victime, n'ont pas manqué de mettre en avant. "Elle me disait qu'il ne la tapait pas."
Même réflexion pour deux amies de Céline, qui évoquent une personne "avec le cœur sur la main". "Je n'ai pas su l'écouter", explique l'une, en larmes, rongée par la culpabilité. L'autre a, en revanche, conseillé à Céline de prévenir la police, quand elle lui a raconté un épisode de séquestration, "mais elle était persuadée qu'ils ne pouvaient pas l'aider".
"J'attends de ce procès que ma cliente soit entendue", a exhorté Maître Sandra Gosselin, mettant en avant des violences conjugales, dont l'ampleur sera au cœur du procès.
Réclusion criminelle à perpétuité
Jessica, accusée elle aussi du meurtre du conjoint de son amie, est décrite comme sociable, serviable, "ne sachant pas dire non", par une amie commune des deux accusées. Son avocat, Maître Vincent Beux Frère, a rappelé au détour d'une question, les abus dont elle aurait été victime dans sa jeunesse. Violence subie corroborée par plusieurs témoins : coups, viols, humiliations à répétition…
Céline et Jessica encourent la réclusion criminelle à perpétuité. La troisième accusée, Isabelle, qui comparaît libre, est poursuivie pour abstention volontaire d'empêcher un crime.
La journée de mardi 15 novembre doit à nouveau être consacrée à l'étude de a personnalité des accusées. Le médecin chargé de l'autopsie du corps doit aussi être entendu.
Le verdict du procès est attendu vendredi 18 novembre.
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