Voilà trente ans que 450 000 m3 de déchets attendent d'être traités, au pied de la falaise de Dollemard, au Havre. "C'est énorme", constate Édouard Philippe, qui entend "apporter une réponse claire et définitive à ce sujet, qui existe depuis les années soixante et s'est développé jusque dans les années quatre-vingt-dix."
29 à 41 millions d'euros
Lundi 7 novembre, le maire du Havre présentait en conseil municipal la stratégie de gestion de ces décharges anciennes. Si de nombreuses interrogations demeurent - à commencer par le coût définitif des opérations - on entrevoit désormais un calendrier. Le chantier devrait débuter en 2024, après une phase administrative dite de dialogue compétitif avec les industriels pour concevoir des solutions techniques. Les travaux devraient durer "entre deux et cinq ans", selon les scénarios retenus. La facture s'élèvera entre 29 et 41 millions d'euros, a minima, dont la moitié financée par l'État.
Edouard Philippe
La totalité des déchets, qui s'étendent sur 1 km de long, ne sera pas extraite de la falaise. La priorité n° 1 reste en effet de "stopper toute pollution du milieu marin", indique Édouard Philippe. Au total, ce sont tout de même 300 000 m3 de déchets qui seront à évacuer, soit l'équivalent de 120 piscines olympiques.
Trois zones
Dans le détail, la décharge centrale, évaluée à 205 000 m3, sera traitée dans sa globalité. Érodable à 95 %, elle affiche, en outre, une forte teneur en microplastiques, qui menacent d'être emportés par la mer.
Au nord de la zone, ce sont 95 000 m3, dont 25 000 m3 de matériaux à risque pour l'environnement, qui seront enlevés et triés. Au sud de la zone, on trouve 10 000 m3 de gravats et blocs de béton, inertes, qui ne seront pas traités lors de ce chantier.
Trier en haut ou en pied de falaise ?
Parmi les interrogations qui subsistent, la capacité de la filière normande de recyclage à absorber autant de déchets, mais aussi le lieu d'intervention. Pendant le chantier-test, le tri a été réalisé en bas de falaise. "Mais on a traité 3 000 m3, cette fois, on en a 300 000, rappelle Édouard Philippe. Trier en bas, c'est complexe parce qu'il y a les marées, qu'il faut remonter les déchets, etc. En haut, il y aura une emprise sur le plateau. Il ne s'agit pas de procéder à des expropriations, on a de la place pour le faire. Mais c'est sûr qu'il y aura des nuisances." Rien que pour la zone centrale, 13 000 semi-remorques seront nécessaires pour évacuer les déchets.
Edouard Philippe
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