Christine endort et réveille chaque jour ses patients. Elle est anesthésiste à la polyclinique du Parc, au sud de Caen. Rue Montmorency, là où elle vit depuis plusieurs années avec son mari, Pascal, kinésithérapeute et conseiller municipal à Caen, les murs ont des oreilles… et pourraient bien, eux aussi, se réveiller !
C'est qu'à l'endroit même où le couple a fait construire sa propriété, il s'est passé de bien curieuses choses autrefois… On parle dans les gazettes de la fin du XIXe siècle d'un étrange phénomène : une pluie de pierres dans le jardin de la famille Mouillard, les anciens propriétaires, lointains prédécesseurs de ceux qui vivent désormais sur place. Les archives que nous avons retrouvées évoquent une rue et une maison hantée, avec des phénomènes paranormaux très bizarres. Vous avez dit bizarre ? Cela s'est passé à la mi-novembre 1897, il y a donc 125 ans.
SOS fantômes,
le curé appelé à la rescousse !
Les faits rapportés dans les journaux de l'époque font froid dans le dos, on se croirait dans un film d'épouvante. "Des pierres sont projetées et ont brisé neuf carreaux de la fenêtre de la cave et un de la porte d'entrée donnant sur un jardin enclos de murs sans qu'il ait été possible de voir la personne qui les lance." Les pierres tomberaient du ciel, comme par magie. La police, alertée, se rend sur place mais ne voit rien… sauf à constater que de gros cailloux débarquent en effet sans crier gare dans la propriété de la petite rue Montmorency.
Les journaux locaux commencent à en faire un feuilleton à rebondissement. La question se pose : la maison de la famille Mouillard est-elle hantée, victime d'un mauvais œil ? Ouvrons l'œil, les journaux envoient sur place leurs envoyés spéciaux et c'est très spécial : "Les pierres, rapporte le Moniteur du Calvados dont nous avons retrouvé une copie, tombaient dru comme de la grêle et on ne voyait personne. il paraît difficile de penser que de l'endroit et de la façon dont les pierres tombent, elles soient lancées par des voisins ou des passants."
L'histoire devient moins drôle lorsque l'on apprend que la propriétaire, à bout de nerfs, en tombe malade. SOS fantômes… rue Montmorency, le curé de la paroisse est invité à se rendre sur place. Et sur place, la petite rue devient aussi fréquentée qu'une station de métro à l'heure de pointe. Un jour, près de 2 500 personnes viennent pointer le bout de leur nez. Chiffre confirmé par la police municipale de l'époque qui, soit dit en passant, a fort à faire avec les curieux, dont certains, effrayés par les histoires de sorcellerie, manifestent "bruyamment" leur colère, traitant de fous furieux les propriétaires de la bâtisse, accusés d'être eux-mêmes de vilains sorciers.
Le crapaud d'Harry Potter et les passe-
murailles des anciennes religieuses !
L'étrange manège digne d'Harry Potter va durer encore quelque temps, jusqu'à ce qu'un contre-sort soit lancé sur la maison : quelqu'un, sans doute un ancien élève de l'école de Poudlard, y déposa un sac contenant… un crapaud ! Le batracien fit ses offices puisqu'en sa présence, les jets de pierre stoppèrent net. Chapeau, le crapaud pas beau !
La maison hantée a disparu, remplacée par une jolie bâtisse contemporaine. Seul le jardin clos de mur est encore là. La plupart des maisons du quartier sont conçues de la même façon, avec de beaux parterres à l'arrière. Martine et Gilbert, des voisins qui vivent là depuis longtemps, ont l'explication : ces beaux jardins étaient ceux, autrefois, des religieuses de l'Abbaye aux Dames. Chaque parcelle communiquait entre elles. Les vestiges passe-muraille sont encore visibles. Si ces portes pouvaient parler, peut-être raconteraient-elles ces étranges pluies de pierre… ?
On y revient toujours : les murs ont des oreilles.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.