Ils sont moins d'une dizaine à faire le métier de vétérinaire comportementaliste en région Normandie. Pour accéder à cette profession, il faut d'abord obtenir un DE (diplôme d'Etat) de docteur vétérinaire, puis, suivre une formation postuniversitaire de quelques années. Sylvain Girodon, premier vétérinaire de France à être diplômé en pathologie du comportement explique le rôle du vétérinaire comportementaliste : "C'est un spécialiste du traitement des problèmes psychiques des animaux de compagnie. Ces problèmes se traitent exactement comme ceux des humains, avec des médicaments mais aussi avec des thérapies comportementales et cognitives qui doivent également tenir compte de l'environnement de l'animal."
Quand on consulte ce spécialiste, son premier rôle est de faire un examen approfondi de la situation de l'animal. Les résultats permettront d'établir le diagnostic. "Un traitement dure en général entre 6 mois et un an, même si les propriétaires veulent souvent que ça aille vite". Mais il ne faut pas brûler les étapes. Chaque fois qu'on est dans une situation inconfortable avec son animal, c'est d'abord le vétérinaire qu'il faut consulter. Ce dernier "va se référer à nous dans une seconde étape. J'interviens en qualité de zoo psychiatre, si ça peut vous donner une image plus claire de mon travail. On peut dire que je suis un psychiatre pour les animaux."
Des résultats probants
Passionné par son métier, Sylvain Girodon se limite néanmoins aux soins des chiens et des chats. "Les pathologies des autres espèces sont bien mieux traitées par des spécialistes compétents dans leur domaine", explique-t-il. Selon lui, 2 animaux sur 3 en refuge, souffrent de troubles comportementaux. Les raisons sont multiples mais la première est qu'"on leur fait vivre des vies pour lesquelles ils ne sont pas faits. La domestication les transforme. C'est le phénomène de la double imprégnation. Il est important de comprendre que ces distorsions sont sources de pathologie." Les conditions d'élevage et les traumatismes sont aussi assez fréquemment des causes de troubles comportementaux. "En plus des suivis réguliers sur des animaux qui suivent un traitement, nous recevons entre 1 et 3 nouveaux patients chaque jour, pour vous donner une idée de l'amplitude de la chose."
Il se montre néanmoins rassurant sur les résultats escomptés lorsque les traitements sont bien suivis : "Les troubles comportementaux se traitent bien. Mais il ne faut pas attendre le dernier moment pour consulter. Même si cela peut coûter une certaine somme, nos résultats sont probants et c'est toujours mieux de vite régler cette situation qui peut rapidement devenir inconfortable. Nous avons conscience qu'il y a un humain au bout de la laisse qui peut aussi souffrir des troubles de son animal."
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