Alors que les mouvements de grève se multiplient dans les entreprises, notamment des raffineries, une mobilisation interprofessionnelle à l'appel de la CGT, FO et la FSU a rassemblé plusieurs milliers de manifestants mardi 18 octobre à Dieppe, Rouen ou au Havre. Dans les cortèges, des salariés de Total, ExxonMobil, Safran, Sidel, Lubrizol, des agents du Conseil départemental de Seine-Maritime, des postiers, des enseignants (notamment mobilisés contre la réforme de l'enseignement professionnel), des dockers, des agents portuaires, des cheminots…
Les grévistes de Total "premiers de cordée"
Dans la cité Océane, au moins 12 000 manifestants ont répondu à l'appel, selon la CGT. La police, elle, a compté 3 500 personnes. En tête de cortège, les grévistes de la plateforme Total de Gonfreville-l'Orcher, qui ont cessé le travail le 27 septembre, dont Johann Senay : "Notre directeur Patrick Pouyanné devient catalyseur d'une grogne nationale. Nous sommes premiers de cordée aujourd'hui. Les gens ont compris que si, même nous, premiers au CAC40, nous n'arrivons pas à obtenir au moins le maintien de notre niveau de vie, personne ne le pourra."
En tête de cortège au Havre, les salariés des raffineries.
La hausse des salaires est la revendication numéro 1 dans le cortège. "On est pris à la gorge", estime Katia Morel, aide-soignante à domicile, qui pointe un quotidien de plus en plus difficile, "avec le coût de l'essence, la vie qui augmente, mais nos salaires qui ne bougent pas ou très peu". En début de carrière, le temps plein est rémunéré environ 1 350 € par mois. "Il faut avoir dix ou vingt ans d'ancienneté pour atteindre 1 600 €", déplore la soignante. Pour Tatiana Dubuc, qui exerce quant à elle dans un Ehpad, l'augmentation récente du point d'indice "est très insuffisante". Elle pointe en outre les manques de personnels dans ce secteur, qui accentuent les difficultés, après la période Covid : "Le moral des troupes n'est pas parfait…"
Dans le cortège au Havre
Dans les cortèges, des militants des différentes composantes de la Nupes étaient également présents. Jean Decle, lui, n'est pas encarté. Mais il se présente comme un Gilet jaune et aimerait voir se poursuivre la mobilisation : "Notre seule richesse, c'est la masse. Les citoyens, les syndicats, les mouvements et les partis politiques doivent respecter un mot d'ordre unitaire pour refonder tout, de façon pacifique." La grève est d'ores et déjà reconduite dans certains secteurs, comme le ferroviaire. La CGT décidera dans la soirée de la suite du mouvement à TotalEnergies.
À Rouen, le rendez-vous était donné devant la préfecture avant un défilé.
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