La sobriété énergétique passe aussi par le numérique : c'est la conviction de Mathieu Cottard. À 40 ans, après dix années à la tête de sa propre agence de création de sites web, il a lancé Greenoco, au Havre. Cette start-up est spécialisée dans la décarbonation des sites internet… Car le web, cela pollue ! "Le premier volet de pollution, ce sont les appareils qui demandent à extraire des ressources pour être fabriqués. Le second, c'est l'usage que l'on en fait : les sites web, les services numériques, les réseaux sociaux… On transfère des données, hébergées sur des data centers [centres de données] qui consomment de l'électricité, ce qui émet du carbone", détaille le fondateur.
Une photo sur Facebook = une ampoule allumée pendant 2 heures
Comme une caméra thermique qui repère les déperditions de chaleur sur un bâtiment, l'outil développé par Mathieu Cottard analyse les sites internet et préconise des solutions pour chasser les données inutiles. "Parfois, on propose énormément de fonctionnalités sur un site web ou une application qui ne sont pas utilisées, et pourtant charge régulièrement des données", constate le chef d'entreprise. Il évoque par ailleurs un chiffre pour illustrer ses propos : une image partagée sur Facebook consommerait autant qu'une ampoule allumée pendant deux heures. "On peut optimiser les images, les fichiers de typographies, etc., en les réduisant, ce qui fait gagner du temps d'utilisation de serveur, donc de la consommation électrique."
Greenoco commercialise sa solution durant le mois de septembre. La start-up vise d'abord un premier palier d'économie de 100 tonnes de CO2, qui serait atteint rien qu'avec deux ou trois grands sites web optimisés. Outre l'image "green" de sa solution, Mathieu Cottard met en avant des arguments économiques : "Un site mieux optimisé est plus rapide à charger et donc mieux référencé sur Google. Il y a des meilleurs taux de transformation pour les sites de vente en ligne." Enfin, réduire la bande passante utilisée réduit aussi le coût d'hébergement du site dans les data centers, qui explosent ces derniers mois avec la hausse du coût de l'électricité.
Trois personnes travaillent chez Greenoco au Havre, bientôt une quatrième. La start-up a déjà des contacts avec des grandes entreprises ou collectivités intéressées. Pour les organisations qui travaillent à la préservation de la biodiversité, elle propose des audits de site internet gratuitement. À terme, Mathieu Cottard espère réussir une levée de fonds pour se développer à l'international.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.