"Femmes au volant, mort au tournant" ? L'adage sexiste ne résiste pas aux chiffres. Le journal britannique The Guardian a décrypté les statistiques officielles de la sécurité routière au Royaume-Uni sur une période de 18 mois. L'enquête, publiée lundi 9 octobre, s'est penchée sur le comportement des conducteurs et conductrices britanniques en 2020 et durant la première moitié de 2021. Au total, 4 363 hommes contre 1 473 femmes ont été impliqués dans des collisions blessant gravement ou tuant des piétons. L'enquête prend en compte les chiffres relatifs aux voitures, aux vans et aux motos. Les hommes provoquent 2,8 collisions graves pour 10 millions de trajets contre 1,04 pour les femmes. Statistiquement, un piéton a trois fois plus de chance d'être blessé ou tué par un homme au volant. Selon The Guardian, cet écart n'a cessé de se creuser au cours des dix dernières années tandis que les chiffres de la mortalité routière diminuent.
En plus d'être plus susceptibles de heurter des piétons, la proportion d'hommes qui meurent dans des collisions est plus forte. Parmi les personnes (y compris les conducteurs) décédées dans tous les accidents de la route en 2021, 78 % étaient des hommes, selon le dernier rapport du ministère des Transports du Royaume-Uni. En France, la proportion est quasiment similaire en 2019 (79 % contre 43 % de femmes tuées au volant).
Un constat similaire en France
Selon les bases de données de l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (Onisr), 73 accidents impliquants un piéton gravement blessé et un véhicule avaient été déplorés en 2020 à Paris. Selon TF1, moins de 10 % des accidents ont été imputables à des femmes. Ces données ont été cartographiées par un utilisateur sur Twitter le 22 septembre dernier :
Au niveau national, l'écart reste aussi important. Selon le ministère de l'Intérieur, les hommes représentent 84 % des responsables présumés d'accidents mortels en 2019.
Les hommes roulent plus vite
Les conclusions de l'enquête du journal The Guardian font écho à un rapport de 2020 de l'ONG Brake qui précise que les hommes prennent plus de risques sur la route. En effet, 30 % des conducteurs admettent avoir déjà roulé au-dessus de 160 km/h contre seulement 9 % des conductrices. La directrice générale de Brake, Mary Williams, explique : "Nous savons que dans l'ensemble, les infractions qui impliquent des comportements qui peuvent blesser d'autres personnes concernent plus souvent les hommes que les femmes. Quand on est derrière un volant, on est en charge d'une machine capable de tuer."
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