C'est un métier peu connu, mais important : assistante familiale. Ce sont ces personnes qui accueillent chez elles des enfants placés par la justice. Elles travaillent pour le Conseil départemental qui gère l'Aide sociale à l'enfance. Ce métier est une passion pour Blanche Caron, 52 ans, assistante familiale dans la Manche depuis 13 ans.
C'est en voyant des amies de sa fille qui étaient placées que Blanche Caron a eu le déclic, quand elles venaient se confier à elle. Elle a alors entrepris les démarches pour devenir assistante familiale. "Moi, j'adore mon métier", assure-t-elle. "C'est quelque chose que je ne regrette absolument pas. Je m'épanouis complètement." Pour Blanche, il n'y a aucun calcul. "C'est vrai que je donne beaucoup à ces enfants placés, qui en ont besoin. Mais eux, en échange, me donnent énormément aussi." Et d'illustrer : "De l'amour, quand ils sont fiers de me dire 'j'ai eu une bonne note', 'j'ai réussi à faire une recette de cuisine'. C'est énorme. Pour l'accueil que j'ai, ils me donnent beaucoup plus."
Un suivi au quotidien à la maison
Le travail d'une assistante familiale est d'être présente chaque jour auprès de l'enfant. "Le métier, c'est d'accueillir des enfants qui sont en difficulté, d'essayer de leur apporter ce qu'ils n'ont pas forcément chez eux", résume Blanche Caron. Cela commence par l'éducation quand ils sont tous petits, l'hygiène, mais aussi le transport à l'école, l'aide aux devoirs… ou encore la lecture d'une histoire le soir. "Il faut savoir être là pour eux", affirme-t-elle. Chaque enfant a des besoins spécifiques.
"Il faut savoir être là pour eux"
Cette vie quotidienne doit fonctionner avec celle de la famille aussi. Car Blanche et son mari ont des enfants. "Il ne faut pas se lancer dans ce métier tête baissée. Il faut bien réfléchir, en parler à ses enfants. Il faut avoir une vie stable", explique-t-elle.
Une juste distance
L'assistante familiale accueille souvent des enfants placés sur du long terme. L'un des aspects de cette activité est de garder une juste distance avec l'enfant. "Il faut leur expliquer qu'on n'est pas leurs parents. Il faut laisser la place aux parents", détaille Blanche Caron. Elle ajoute : "L'enfant le sait. Moi, j'aime bien qu'ils m'appellent par mon prénom, comme cela, il y a cette distance. Il faut que chacun trouve sa place, que ce soit de notre côté ou du leur. Mais c'est à l'adulte de s'adapter."
Une passion contagieuse
Cette passion pour son métier, Blanche Caron la transmet facilement dans la discussion. Son regard s'éclaire quand elle parle des enfants qu'elle a chez elle. Car si elle s'occupe d'un enfant depuis quelques années, son mari, lui, en a deux à charge. Policier municipal, il a changé de métier il y a cinq ans pour devenir, lui aussi, assistant familial. Ils ont déménagé pour acheter une grande maison à la campagne et accueillir au mieux les enfants qui leur sont confiés. Avec toute cette tribu, Blanche Caron concède une difficulté : avoir assez d'idées pour les repas, afin qu'ils conviennent à tous et qu'ils soient équilibrés. Rien d'impossible. "On ne peut pas sauver tout le monde, mais si on en sauve au moins un, alors je prends", conclut-elle.
La difficulté de recruter des assistants familiaux
Le Département note une difficulté de placer tous les enfants qui lui sont confiés. C'est pourtant l'une de ses premières missions.
Le cœur de l'action du Département est l'action sociale. Du RSA aux personnes handicapées, en passant par les enfants placés, la solidarité est partout. "Le Département à la charge de 1 550 enfants en hébergement, sans compter le nombre de mesures à domicile", explique Nicole Godard, vice-présidente du Département en charge de l'action sociale. Parmi eux, 950 enfants sont accueillis par des assistants familiaux. Ils sont 440 à pouvoir héberger entre un et trois enfants pour une durée plus ou moins longue.
Cherche assistants familiaux
"Nous sommes à la recherche d'assistants familiaux", explique la vice-présidente. Un certain nombre va partir à la retraite dans les prochaines années, et il faut les remplacer. Elle ajoute : "Et puis, malheureusement, on a de plus en plus de prises en charge d'enfants." Une augmentation du nombre d'enfants qui date de quelques années, avec un effet multiplicateur depuis le confinement. "Pour l'enfant, être accueilli chez un assistant familial, c'est important car il est quand même dans un cadre familial, donc c'est propice à son développement et son épanouissement", assure l'élue. Pour réussir au mieux cette mission, le Département souhaite trouver entre 50 et 100 nouveaux assistants familiaux, hommes ou femmes.
Pratique. Prochaine réunion d'information sur le territoire du Mortainais à la Maison des services publics et sociaux de Saint-Hilaire-du-Harcouët, 65, rue de la Porte, le mardi 18 octobre à 14 heures. Tel : 02 33 69 28 00.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.
Ce métier est magnifique j'ai été confiée à l'ase petite et je ne remercierai jamais assez mon assistante familiale qui m'a aidée et je suis fière d'être là où j'en suis aujourd'hui
BonsoirMerci vous etes notre plus beau cadeau.Quand un enfant arrive chez nous et qu'il arrive a avoir un métier et un avenir serein cela me réconforte et comme je l'ai dit dans l article si y en a un de sauvé sur 10 et bien c'est le top. Bonne et longue route a vous