C'est désormais officiel : quatre salariés de la raffinerie d'ExxonMobil de Port-Jérôme-sur-Seine sont réquisitionnés pour travailler, malgré un mouvement de grève qui a mis à l'arrêt le site depuis 23 jours. L'arrêté a été signé par le préfet de Normandie dans l'après-midi, mercredi 12 octobre, en application de la décision gouvernementale annoncée quelques heures plus tôt. Le document a été envoyé au directeur de la raffinerie, qui a ensuite notifié les salariés concernés, deux ce mercredi et deux autres jeudi. L'objectif de ces réquisitions est "d'assurer un service minimum d'expéditions" de carburants, selon la préfecture. Quelques-unes avaient déjà repris mardi après-midi, après l'annonce de possibles réquisitions.
"Des sous-citoyens"
Sur le piquet de grève à l'entrée de la raffinerie, Germinal Lancelin, représentant CGT, exprimait déjà son incompréhension avant la confirmation officielle : "c'est un choc. On exprime un droit de grève pour faire valoir nos revendications, c'est notre seul moyen de peser dans le rapport de force, et on nous le retire ! Est-ce que l'on est des sous-citoyens ?" Son syndicat prévoit de saisir la justice en référé pour chaque réquisition.
"Cela ne nous fait pas peur, on va continuer", abondait de son côté un opérateur gréviste. "Après onze ans d'expérience, je gagne environ 2 600 € net par mois. Si on était effectivement payé 5 000 € (chiffre diffusé par la direction de Total, dont la raffinerie de Gonfreville est également en grève, N.D.L.R.), on pourrait se permettre de perdre du pouvoir d'achat". Et de pointer la crise du Covid, pendant laquelle les opérateurs ont continué à travailler, mais également la pénibilité du métier (travail posté, week-end et jours fériés compris).
Des Insoumis en visite
Les grévistes, soutenus par FO et la CGT, réclament 6 % d'augmentation générale et 1,5 % d'augmentation individuelle des salaires. La direction d'ExxonMobil rappelle, de son côté, qu'un accord a été conclu lundi avec "deux syndicats représentatifs de la majorité du personnel" (CFDT et CFE-CGC). Il comprend une évolution globale des salaires de 6,5 % d'ici fin 2023, une prime de 3 000 euros et une aide à la mobilité de 750 €.
Mathilde Panot, cheffe du groupe de la France Insoumise à l'Assemblée, s'est invitée avec quelques camarades députés.
Une délégation de députés insoumis, emmenés par la présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot, est allée à la rencontre des grévistes, mercredi. Le leader de la CGT, Philippe Martinez, était lui aussi attendu sur place.
Sur le piquet de grève, l'annonce des réquisitions choque
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Ils ont raison de continuer l'Etat nous prend pour des cons