Quatre ans après le mouvement des "Perchés" sur le toit de l'hôpital Pierre Janet au Havre, une partie du personnel s'est une nouvelle fois mobilisée jeudi 29 septembre, dénonçant un manque de moyens en psychiatrie. Le syndicat Sud parle d'une perte de 100 personnes en quatre ans et de 1 000 personnes en attente de soins.
Témoignage d'une infirmière
Ce manque de moyens pèserait sur le quotidien des équipes. Élisabeth Feraille travaille depuis 25 ans à l'hôpital, d'abord comme aide médico-psychologique puis comme infirmière depuis décembre dernier. "Mon travail c'est d'accompagner les patients au quotidien, distribuer les traitements, faire les entretiens médicaux, la prise en charge des repas ou encore de l'hygiène. L'accompagnement, c'est la base de mon travail. Il faut arriver à avoir la confiance du patient pour qu'il puisse prendre ses traitements. Cela demande du temps et du personnel. Et on n'a plus le temps de faire ce que l'on doit faire. On s'attaque à notre bienveillance."
Élisabeth Feraille dénonce le manque de personnel. Elle donne comme exemple, le mercredi 28 septembre. À Pierre Janet, il y avait, pour une cinquantaine de patients, cinq infirmiers et une aide-soignante (deux infirmiers à l'étage pour 35 patients, deux infirmiers en unité protégée et elle-même et l'aide-soignante en unité de vie pour huit patients). Elle dénonce également le manque de moyens. "Ce matin [jeudi], on n'avait pas de sucre pour le café des patients. Ce sont pourtant des choses basiques. On ramène parfois des choses de chez nous. La frustration engendre de la violence. Du coup, on arrive à des mesures qui ne nous conviennent pas, soit un traitement supplémentaire car le patient n'est plus gérable, ou une mise à l'isolement. On préférerait que tout passe par la parole."
Elisabeth Feraille - infirmière à l'hôpital Pierre Janet
La direction assure que des postes ont été créés
Du côté du Groupe hospitalier du Havre (GHH), on indique que depuis 2018 plus de 64 postes ont été créés dans les services psychiatrie, notamment le recrutement d'une vingtaine de médecins en 2021 et 2022, et que 36 millions d'euros vont être investis d'ici 2030 pour la rénovation des bâtiments. Le GHH précise que le service d'urgences et de crise (à Janet) est en travaux pour être rénové et adapté. L'ouverture est prévue en mars 2023. Trois pavillons de l'hôpital Janet seront restructurés dès l'année prochaine et le bâtiment des unités de pédopsychiatrie, des équipes mobiles et d'hospitalisation pour adultes, à l'hôpital Flaubert, sera livré à l'été 2023.
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