Depuis la fin de l'été, les premières pommes tombent des arbres dans la Manche et plus largement dans toute la Normandie. Le verger cidricole normand produit chaque année entre 150 000 et 200 000 tonnes de pommes à cidre, c'est 65 % de la production française. Pour la cidrerie de la Brique à Saint-Joseph, à côté de Valognes, c'est aussi le début de la production, avec des pommes des environs.
Une tonne minimum
Sur le grand espace en béton, les pommes sont en tas. Pour l'instant, celui-ci n'est pas très haut, début de saison oblige. "Là, on est sur le parc à pommes. C'est un endroit qui nous sert que deux mois dans l'année à l'automne", explique François Calandot, le gérant de la cidrerie. Et de poursuivre : "Les particuliers, agriculteurs des alentours de la cidrerie, une trentaine de kilomètres autour, viennent nous déposer leurs pommes." Le tonnage est ensuite calculé et payé. C'est un complément de revenu pour les producteurs, dont ce n'est pas forcément le métier. Il faut apporter au minimum une tonne, ce qui peut vite arriver. "Il y a encore plein de fermes avec plein de pommiers derrière. Sur cinq, six, sept pommiers on peut obtenir une tonne de pommes", détaille-t-il. L'intérêt est aussi pour lui, car c'est son seul approvisionnement en fruits. "Les gens pensent à nous parce qu'on est assez proches d'eux. Et si on n'était pas là, il n'y aurait peut-être pas beaucoup d'autres solutions pour les pommes. On a suffisamment de pommes dans le Cotentin, on arrive à les valoriser, donc on continue", assure François Calandot.
Les effets de la météo
Des pommes qui sont assez petites mais très sucrées. Avec une tonne, 600 litres de jus devraient être extraits. C'est l'une des conséquences déjà visibles de la météo de cette année. "Clairement, on a moins de pommes cette année. Tous mes collègues le voient. Nous, on souffre un peu moins dans le Cotentin que dans d'autres régions de Normandie, comme le Pays d'Auge ou l'Orne, où ils ont plus souffert de la chaleur. Clairement, il y a là des endroits où ils n'ont vraiment pas de pommes. Mais nous n'avons pas le même tonnage de pommes que l'an dernier, qui était vraiment extraordinaire. C'est sans doute les aléas de cet hiver, où il n'a pas fait assez froid et de cet été où il a fait beaucoup trop chaud", affirme-t-il.
Un cidre plus cher
Si le prix des pommes est stable, celui du verre et des emballages cartons augmente. Il reste contenu, car la cidrerie vend une partie de sa production à des restaurateurs et les bouteilles sont consignées. Il faut tout de même laver 30 % des bouteilles. Avec les prix de l'énergie, c'est aussi un coût en hausse. Le prix de la bouteille a légèrement augmenté à la cidrerie de la Brique.
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