"C'est crucial que les maires puissent se rassembler", assure d'entrée Stéphanie Maubé, la maire de Lessay. C'est dans sa commune que les maires du département de la Manche se sont rassemblés en assemblée générale vendredi 30 septembre. Une occasion pour eux de se rencontrer et faire le point sur leur mandat et leur quotidien, ou encore se former. Ils ont aussi pu échanger sur les dossiers chauds du moment qui touchent les communes. Parmi eux, les hausses des coûts de l'énergie : gaz, électricité, matières premières, alimentation… La liste est longue. Tous essayent de trouver des solutions. "Pour la commune nouvelle de Cherbourg-en-Cotentin, nous avons pris des dispositions", explique Sébastien Fagnen, le maire délégué de Cherbourg-Octeville. "Dans les bâtiments publics, nous maintiendrons le chauffage à 19 °C, d'autres mesures ont également été prises." Par exemple, et c'est le cas dans d'autres communes, la réduction du temps d'éclairage public.
Un choix dans les investissements
Autre angle d'attaque possible pour faire des économies : les investissements des communes. Aucun n'a été abandonné à Lessay. "Je pourrais citer certains projets de constructions pour lesquels, plutôt que de faire appel à des entreprises extérieures, on va un petit peu plus internaliser des chantiers, notamment pour tout ce qui est voirie, réseaux… Nous, la commune, on a ce savoir-faire, on a l'équipement matériel", explique Stéphanie Maubé. À Avranches, le maire David Nicolas va continuer les investissements, mais surtout ceux pour les économies d'énergie. "Tous ces projets qui ont vocation à nous faire économiser de l'argent en fonctionnement sur le coût des énergies sont prioritaires", appuie-t-il. Prioritaires donc, les travaux de changement de chaudière, d'isolation, de changement d'huisseries. "Il est hors de question de temporiser." La facture de 520 000 € de gaz et électricité pourrait doubler à Avranches.
Ces économies à trouver sont plus compliquées pour les petites communes. "On va mieux gérer la salle des fêtes, par rapport à ce qui est électricité", détaille Chantal Ducouret, la maire de Tocqueville, 270 habitants. Mais elle précise : "On n'a pas tellement de dépenses qu'on peut supprimer, tout est très utile. On ne va pas pouvoir faire une restriction de quoi que ce soit."
La cantine, un objet de réflexion
Lors de l'assemblée générale de l'association des maires de la Manche, vendredi 30 septembre à Lessay, les édiles ont réfléchi aux solutions pour faire face aux hausses des coûts. Notamment ceux pour les restaurants scolaires.
Les hausses des coûts touchent aussi l'alimentation dans les cantines. Les communes avec une cuisine centrale essaient de s'approvisionner plus localement, pour de la nourriture de qualité et un peu moins chère. "Nous, on n'a pas de cuisine. On fait appel à une société extérieure qui nous livre des repas tous les jours. Et qui depuis deux ans nous a imputé des hausses de prix assez importantes", explique Stéphanie Maubé. Comme dans beaucoup de communes, le prix du repas reste le même pour les parents, afin que l'alimentation des enfants ne soit pas une variable d'ajustement. La Ville compense. "Ça va être une vraie question à se poser sur une vision à long terme. À partir de quel moment les hausses de prix des plats qui nous sont livrés vaudront le coup à ce qu'on réfléchisse à construire notre propre cuisine et à fabriquer nos propres menus", interroge la maire de Lessay.
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