Dans ce premier spectacle de la Compagnie La Frontera, Stefan Kinsman incarne John Henry : un cow-boy solitaire qui, sous ses dehors rustiques, dévoile un cœur en or et une belle âme. L'auteur de ce spectacle, Stefan, également interprète et directeur de la compagnie, nous présente son alter ego et ses idéaux.
D'où vient John Henry ?
C'est un personnage que j'ai imaginé alors que je n'avais que 15 ans. Je me suis glissé dans sa peau pour mes premiers spectacles de rue au Costa Rica, où j'ai grandi. John Henry, c'est de prime abord la caricature même de l'Américain. Je suis le fruit d'une double culture à vrai dire et, au début, je me suis inspiré de mon père pour lui donner vie. Il semble correspondre aux stéréotypes du Texan moyen, toujours très 1er degré, mais malgré son apparente simplicité d'esprit, au fil du spectacle, John invite le spectateur à des questionnements profonds. Il parvient à provoquer l'empathie du spectateur par la solitude pesante dans laquelle il vit, mais aussi par sa volonté de faire le bien. Très isolé, grâce à son imagination et à sa fantaisie, il parvient à peupler son quotidien d'amis imaginaires et à combler ainsi cette solitude.
Quel est l'univers de John ?
Les spectateurs sont accueillis dans la cabane de John. C'est une installation particulière qui favorise la proximité avec l'artiste : une scène trifrontale et une cabane dont les murs sont invisibles. Ainsi, on pénètre vraiment l'intimité de John. C'est un dispositif scénique qui a été conçu de manière à pouvoir jouer ce spectacle vraiment partout, y compris en dehors des lieux consacrés à la culture. C'est d'ailleurs un des engagements premiers de la compagnie, dont le but est de questionner les frontières, qu'elles soient visibles ou invisibles. Cette cabane, faite de bric et de broc, semble précaire. Sa forme évoque aussi bien les baraquements du Costa Rica que ceux du Mexique. Plus qu'un homme de l'ouest américain, John incarne à lui seul tous les visages de l'Amérique. D'ailleurs, la bande-son souligne avec soin ce métissage culturel, puisqu'il s'agit de chansons latino-américaines.
Qu'est ce qui fait le charisme de John ?
Le jeu d'acteur repose sur une partition très corporelle. John parle pourtant quelques mots d'anglais et de grommelot [charabia du clown, NDLR], mais il n'est absolument pas nécessaire de comprendre le sens de ses paroles. La voix ne vient que souligner le comique de situation et les effets visuels. C'est un spectacle vraiment pluridisciplinaire : même si j'ai grandi et je me suis forgé dans l'univers circassien, bien d'autres disciplines viennent enrichir cette performance scénique, que ce soit jonglage, manipulation d'objets, effets magiques et théâtre. Toutes ces disciplines se mettent au service de la dramaturgie circassienne, basée sur le corps et l'action physique. C'est ce qui fait la force de John !
Pratique. Du jeudi 6 au samedi 8 octobre au cirque Théâtre d'Elbeuf. 13 à 17 €. cirquetheatre-elbeuf.com
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