Vendredi 30 septembre, midi. Pendant deux heures, les élèves en deuxième année au micro-lycée Jean Rostand à Caen deviennent des experts en géopolitique. Leurs recherches effectuées en amont, ils doivent, par groupes de deux, présenter la carte d'identité d'un conflit devant leurs camarades. Joshua et Lyna héritent de la Somalie, tandis que Daniela et Rafaela sont plongées dans l'histoire de la Syrie. "Je ne suis pas vraiment calée en géopolitique, donc c'est intéressant d'en apprendre plus sur des pays dans le monde", glisse cette dernière. "Ce sont des gens oubliés, des civils qui meurent à cause de guerres dont on n'entend presque jamais parler. Ça fait encore plus prendre conscience de la chance qu'on a de vivre en France. Voir des reporters de guerre mettre leur vie en danger pour nous informer me laisse sans voix", rapporte Joshua.
Des professeurs bienveillants
Ces élèves sont en deuxième année de micro-lycée. Ils ont décroché pendant deux années et demie -en moyenne- du système scolaire, et ont décidé de revenir au lycée.
"Ces jeunes doivent gagner en confiance, explique Christos Molyvdis, professeur d'histoire-géographie. Ce n'est pas un cours de mathématiques qui va les aider, mais faire du théâtre, du cinéma, aller à Bayeux rencontrer un reporter de guerre."
Toujours dans la bienveillance, lui et Patrice Eustache écoutent attentivement les exposés préparés. S'ensuivent quelques explications géopolitiques du professeur, mais aussi des petits débats sur la définition exacte d'une guerre civile ou bien sur la guerre des images.
Reportage dans la classe
Une première publication
S'ils se renseignent autant sur les conflits et leur couverture médiatique, c'est qu'ils ont une mission à accomplir. Chaque année, le Prix Bayeux publie un journal appelé Citoyen du monde, écrit exclusivement par des élèves de l'Académie. "Cette année, on est très contents car on va réaliser l'interview du président du jury, Thomas Dworzak", se réjouit le professeur. Aidés par une journaliste, les élèves du micro-lycée Jean Rostand ont préparé minutieusement les questions qu'ils lui poseront mardi 4 octobre. "C'est stressant d'interviewer une personne qui est allée sur le terrain, qui a vu la guerre de ses yeux. On veut vraiment poser les bonnes questions", angoisse presque Rafaela.
La classe devra ensuite tout remettre au propre, toujours à l'aide d'une journaliste professionnelle. Citoyen du monde sera publié samedi 8 octobre, après la soirée de remise des prix.
Pour plus d'informations sur le programme : http://www.prixbayeux.org/
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