Les faits se sont produits entre 23h00 et 2h00 du matin dans le quartier de Perseigne, a précisé à l'AFP le procureur de la République d'Alençon Laetitia Mirande.
"À partir de 23h15, une trentaine d'individus ont mené une action coordonnée de violences urbaines, avec la volonté manifeste d'attirer les forces de l'ordre dans un guet-apens : 24 véhicules ont été incendiés, 3 véhicules ont été retournés pour freiner la progression des forces de l'ordre, un abribus a été détruit", a déploré dans un communiqué le préfet de l'Orne.
Vingt policiers de l'Orne, neuf de la Sarthe et onze gendarmes de l'Orne "ont été mobilisés pour sécuriser l'action des pompiers", selon le préfet. Vingt pompiers et trois engins pompes ont été engagés pour éteindre les incendies, ajoute-t-il.
"L'intervention rapide et en nombre de forces de sécurité a permis de mettre en fuite les émeutiers, de dégager les barricades et de ramener l'ordre sur le quartier de Perseigne", estime le préfet.
"Une présence des forces de sécurité sera maintenue à un haut niveau dans les prochains jours", assure-t-il.
Fin octobre 2021, des faits similaires s'étaient produits dans ce quartier populaire d'Alençon (26.000 habitants): treize véhicules avaient été incendiés.
Le syndicat Unsa-Police a évoqué dans un communiqué "une véritable scène de guérilla urbaine" dans laquelle "les fonctionnaires locaux ont fait face à une cinquantaine d'émeutiers armés avec des barres de fer".
Selon le syndicat de policiers Alliance 61, "soixante mortiers ont été tirés en direction des forces de l'ordre".
"Ces violences font suite à une interpellation et placement en garde à vue pour refus d'obtempérer", selon un communiqué du syndicat. Interrogé sur ce point, le parquet n'a pas donné suite.
Alliance dénonce un "manque cruel d'effectif alors qu'on parle de supprimer la brigade anticriminalité du commissariat de police d'Alençon par manque de policiers". Le syndicat demande "un renfort immédiat d'effectifs" dans le département.
Selon le maire d'Alençon Joaquim Pueyo, "il n'y a pas assez de policiers la nuit" malgré les postes supplémentaires qui avaient été créés à Alençon à la suite des faits de fin octobre 2021.
M. Pueyo évoque lui aussi "une interpellation" dans les heures qui ont précédé les faits. Il la qualifie de "difficile à faire, avec des délits de fuite".
"La semaine dernière des individus avaient été interpellés pour détention et trafic de stupéfiants", dans ce quartier, a ajouté cet ancien directeur de prison.
"A chaque fois, ça recommence. On doit se poser beaucoup de questions autour des sanctions. Est-ce que les sanctions sont suffisantes ?", s'interroge cet élu "en retrait du PS" notamment sur les questions de sécurité.
Le taux de chômage était de 21% à Alençon en 2019 pour les 15-64 ans selon l'Insee mais selon M. Pueyo cela n'a pas de lien avec les faits.
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