Voilà quinze ans que l'élection de Miss Normandie n'avait pas franchi la Seine. Vendredi 21 octobre, le concours régional, qualificatif pour Miss France, se déroulera au Carré des Docks du Havre. "Un gros pari" pour l'équipe organisatrice, emmenée par Jennifer Salmi, nommée déléguée régionale par la société Miss France. "Nous avons un gros déficit d'image sur l'ex Haute-Normandie", reconnaît cette Pavillaise âgée de 35 ans, à la tête de sa propre agence d'hôtesses et mannequins. "Mais l'évolution fulgurante qu'a connue Le Havre ces cinq dernières années, sa centralité, sa culture ont pesé."
10 000 € de la Ville
Contrairement aux deux dernières élections, coproduites avec les commerçants de Coutances, à qui la Ville manchoise prêtait la salle, cette édition 2022 est une autoproduction. Une formule qui laisse davantage de liberté au comité d'organisation, mais qui coûte plus cher. "On multiplie par trois le coût du spectacle, entre la salle et les équipements techniques", note Jennifer Salmi, qui n'en dira pas plus sur le montant global. De 1 400 spectateurs à Coutances, le show passe à 2 000 spectateurs, les invités VIP seront trois fois plus nombreux et un nouvel écran XXL garnit la scène. "Pour nous, c'est un moyen de diversifier la programmation, avec un événement qui pourrait être pérenne pour quelques années", indique Mathieu Barbey, directeur du Carré des Docks, le premier acteur havrais à avoir été démarché. "Le soutien de la Ville - une subvention de 10 000 € - permet que le coût des places reste attractif (29 € pour les adultes)." Des billets qui s'écoulent moins rapidement que dans la Manche, comme le note Jennifer Salmi : "Au Havre, on entre en concurrence avec beaucoup d'événements sportifs ou culturels, cela rend la tâche plus difficile." Début septembre, les deux tiers des places avaient été vendus.
Le financement de l'événement repose aussi sur un réseau de partenaires savamment entretenu. D'abord, les bénévoles qui composent l'organisation : Charlène Briet à la coordination, le créateur Smaïn Boutamtam à la direction artistique, Germain Evrard-Lebret pour le pôle beauté, sans oublier la Miss Normandie en titre, Youssra Askry. Une chorégraphe, un photographe, des vidéastes ainsi que douze coiffeurs et maquilleurs complètent l'équipe. Des professionnels qui ne comptent pas leurs heures, à qui le concours offre avant tout une visibilité. C'est aussi ce que recherche la Havraise Amélina Ballin, qui a fondé l'entreprise de décoration Il était une fête en février dernier. Elle installera deux décors type "photocall" le soir de l'élection. Les consommables, comme les ballons, lui seront remboursés, et elle pourra accéder à l'espace VIP. "C'est l'occasion de me faire connaître, et je trouve intéressant que mon nom soit associé à cet événement plutôt prestigieux", indique la décoratrice. Comme elle, une cinquantaine d'entreprises soutiennent Miss Normandie. De 140 € la place VIP à la formule sur-mesure avec séance de dédicace des candidates, le coût du ticket d'entrée est variable, allant jusqu'à plusieurs milliers d'euros.
Quelques indiscrétions…
L'élection de Miss Normandie se déroule au Havre, le vendredi 21 octobre.
Un buffet à 99,9 % normand
Si le menu des candidates le soir de l'élection n'est pas encore déterminé, il sera "plutôt léger, pour ne pas que cela pèse sur l'estomac", indique Stéphane Cirette, traiteur de l'élection. Pour les 300 invités VIP, le buffet sera "entièrement normand"… à une exception près : "le champagne !".
Cindy Fabre ne sera pas là
Nouvelle directrice du concours Miss France, Cindy Fabre - elle-même élue Miss Normandie en 2004 - ne devrait pas être présente au Havre. C'est la Brestoise Estelle Sabathier, élue Miss Bretagne en 2012 et désormais membre de l'organisation, qui accompagnera Diane Leyre, Miss France.
Amandine Petit présente si…
La présence au Havre de la Caennaise Amandine Petit est incertaine. Et pour cause : Miss France 2021 figure au casting de Danse avec les stars, dont les émissions sont diffusées en direct, tous les vendredis soir. Si Amandine Petit est là le 21 octobre, cela signifiera qu'elle aura été éliminée du concours de danse. "Dans ce cas, j'irais me réconforter au Havre !, confie l'ancienne Miss. Dans le cas contraire, je ferai une vidéo pour les filles." Interrogée sur son rôle au sein du comité normand, Amandine Petit répond : "Je n'oublie pas que c'est parce que j'ai été élue Miss Normandie que je suis devenue Miss France." Un engagement qui se manifeste "en étant présente lors des élections, lors des castings…", poursuit la jeune femme, qui tempère : "Je ne peux pas m'impliquer beaucoup plus dans un comité régional que dans un autre" pour des questions d'équité.
Trois heures de show... avant le vote
Cinq tableaux, soixante-dix looks différents… La soirée d'élection de Miss Normandie, prévue le vendredi 21 octobre au Havre, est une mécanique rodée.
"C'est l'équivalent de la soirée Miss France, mais à une échelle régionale." Jennifer Salmi, déléguée régionale de Miss Normandie, place la barre haut pour le spectacle qui se tiendra le vendredi 21 octobre, au Carré des Docks. Un show de trois heures, entièrement conçu localement, l'organisation normande n'ayant pas de lien de subordination avec la direction de Miss France. C'est le thème de Gatsby le magnifique qui donnera le la de la soirée.
30 secondes chrono pour se changer
"On va s'inspirer des danses de l'époque comme le charleston", confie Ophélie Genest, la chorégraphe de Miss Normandie, dont les protégées ont dû mémoriser cinq tableaux différents, dont des apparitions en maillot de bain et robes de soirée. Des tenues proposées par la société normande Infinity Mariage et le créateur du Petit-Quevilly, Smaïn Boutamtam. "Cela représente soixante-dix looks et des mois de boulot", confie ce dernier, qui a débuté les esquisses en janvier. "Je monte les broderies en amont. Une fois que les candidates sont sélectionnées, je prends leurs mensurations pour adapter les tenues sur mesure." Les candidates ne répéteront dans les tenues que deux jours avant le show. Ce sera alors le temps des dernières retouches. "Une année, j'avais conçu des robes un peu fuselées. Il a fallu ajouter une fente sur chacune car les filles n'arrivaient pas à faire l'un des mouvements." Fermetures éclair, pressions, velcro… Le créateur a aussi quelques astuces pour permettre aux candidates de se changer en trente secondes chrono.
Côté bande-son, rien ne filtre. La chorégraphe promet cependant "une surprise, un tableau innovant que l'on n'a pas proposé les autres années", qui devrait, selon nos informations, être interprété sur le tube interplanétaire I gotta feeling, des Black Eyed Peas. La sacro-sainte prise de parole au micro est bien entendu au programme. Un moment capital selon Jennifer Salmi, qui souligne d'ailleurs que "la Normandie est l'une des deux seules régions qui soumettent les candidates à des tests de culture générale pendant leur préparation". La Miss Normandie en titre, Youssra Askry, apparaîtra à plusieurs reprises lors du show, ainsi que des Miss de la promotion Miss France 2021, dont la lauréate, la Parisienne Diane Leyre.
Parmi les douze candidates, une est préqualifiée grâce à un système de vote par SMS, le jour de l'élection, de 8 heures à 20 heures. Cinq autres par un vote des spectateurs qui assistent au show. "C'est un moyen de laisser l'exclusivité au public en salle", indique Jennifer Salmi. Place ensuite, pendant l'entracte, à la délibération des onze membres du jury, qui désigneront parmi les finalistes la lauréate et ses quatre dauphines. "La question qui guide les discussions, c'est : 'qui a le potentiel pour aller le plus loin dans l'aventure Miss France ?'", souligne Jennifer Salmi qui, comme les autres membres de l'organisation, ne fait pas partie des jurés. Sur scène, le grand écran central est complété par deux écrans latéraux, "pour permettre au public de voir comme à la télé et d'évaluer la télégénie des candidates".
Moins de deux mois pour devenir des danseuses
Ophélie Genest, chorégraphe de Miss Normandie, a seulement quelques semaines pour former les douze candidates avant le show du vendredi 21 octobre au Havre.
Elles sont étudiantes, aide-soignante, serveuse… Et danseuses le temps d'une soirée. Les douze candidates de Miss Normandie n'ont que quelques semaines pour mémoriser les chorégraphies des trois heures de show. Avant de fouler la scène du Carré des Docks du Havre, les jeunes femmes ont répété intensivement lors d'un week-end de préparation à Villers-Bocage, dans le Calvados. Suivront deux jours de répétition début octobre, avant le "filage" du show, deux jours avant le jour J.
"On commence par l'apprentissage des tableaux un par un, pour travailler la mémoire, puis on travaille le cat walk - la technique de défilé - la posture qu'elles doivent avoir sur scène, détaille Ophélie Genest, la chorégraphe du spectacle. C'est un travail énorme car elles n'ont pas l'habitude. Et il faut danser en talons, ce qui n'est pas naturel !" Chaque répétition est filmée afin de permettre aux candidates de travailler chez elles. Elle-même sacrée Miss Normandie en 2013, Ophélie Genest sait ce qui les attend. "Cela m'aide à les accompagner car je comprends les moments où elles peuvent craquer, où c'est difficile, où il y a du stress. Être danseur, se produire sur scène, c'est un métier. Elles sont très courageuses." Technique de défilé, sourire, posture, mémoire, décompte des temps sur la musique… À chacune ses qualités et ses lacunes. "Certaines se révèlent dès les répétitions. Pour d'autres, c'est lors de l'élection que la magie s'opère. C'était le cas pour Amandine Petit il y a deux ans."
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