Toute sa vie, Liz Faris a dansé. D'abord dans les quartiers de Pittsburgh, entre Washington et Cleveland (États-Unis), à Paris, puis à Caen, ville qu'elle a rejointe en 2013. C'est à l'âge de quatre ans que la Normande d'adoption a chaussé ses premières pointes. En danse classique, assurément. "À l'époque, la danse contemporaine n'était pas aussi présente qu'aujourd'hui. J'essayais de plaire à mes parents", raconte-t-elle de son accent américain. Petite, Liz ignorait que la danse allait devenir son métier. Elle aimait danser, mais pour elle, c'était inaccessible. "Je n'aimais pas l'ambiance élitiste dans les cours et j'ai toujours pensé que mon corps était trop fragile."
Mélanger les valides et les personnes
en situation de handicap
Alors, pour le plaisir, elle poursuit les pas chassés pendant sa croissance et prend aussi des cours de gymnastique. Puis, c'est le coup de foudre. La jeune femme rencontre un Français et vient s'installer dans la capitale parisienne. Sa vie bascule. "Je sortais tous les soirs pour aller voir des spectacles", se rappelle Liz Faris. Une fois formée, elle décide de se jeter dans le grand bain. Admiratrice d'Isodora Duncan, l'une des premières danseuses américaines, elle devient chorégraphe professionnelle. Avec la compagnie Ensuite En Corps, l'artiste de 42 ans a une idée de génie. En mai 2021, elle lance des ateliers de danse inclusifs dans les quartiers du nord-ouest de Caen, à la Folie-Couvrechef et au Chemin-Vert notamment. Son idée ? Mélanger les personnes en situation de handicap et les valides autour d'une même passion. Des personnes malvoyantes ou en fauteuil, des personnes atteintes de trisomie 21, âgés de 20 à 85 ans, découvrent l'activité. "Ce n'est pas si difficile. J'adapte mes cours en fonction des participants, explique Liz Faris, le sourire pétillant. Par exemple, un non-voyant, je vais lui donner des repères sonores ou physiques. Pour les personnes en fauteuil, on danse beaucoup avec nos mains ou la tête." Les possibilités sont multiples.
À chaque séance, il y a entre cinq à dix participants. Chacun danse à son rythme. En solo, puis en duo parfois. La professeure de danse assure : "Le handicap disparaît, on ne le voit pas. C'est une vraie découverte." Si le maître-mot est d'essayer, les participants veulent aller plus loin. Ils souhaitent monter sur scène. Trois grands rendez-vous devant un public seront organisés dans l'année, dont le premier en décembre. Liz Faris n'y voit que du positif. "Se mettre sur une scène fait grandir. Comme dans le théâtre, cela permet de se forger une identité en jouant d'autres personnes." En voilà un vrai message d'espoir.
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