Les bureaux de votes ouvrent à 05H00 GMT et fermeront à 21H00 GMT, heure à laquelle les premiers sondages sortie des urnes devraient permettre d'avoir une photographie assez nette des résultats.
A seulement 45 ans, Giorgia Meloni, la cheffe du parti post-fasciste Fratelli d'Italia, crédité de près d'un quart des voix dans les derniers sondages, est favorite pour prendre la tête d'un gouvernement de coalition au sein duquel l'extrême droite dominerait largement la droite classique.
Un séisme à l'échelle de l'Italie, pays fondateur de l'Europe et troisième économie de la zone euro, mais aussi de l'UE, qui devrait composer avec cette idéologue proche du Premier ministre hongrois Viktor Orban.
"En Europe, ils sont tous inquiets de voir Meloni au gouvernement (...) La fête est finie, l'Italie va commencer à défendre ses intérêts nationaux", a-t-elle mis en garde durant sa campagne.
Cette ex-fan de Mussolini, dont la devise est "Dieu, patrie, famille", a réussi à dédiaboliser son parti et catalyser sur son nom les mécontentements et frustrations de ses compatriotes en campant dans l'opposition alors que tous les autres partis soutenaient le gouvernement d'unité nationale de Mario Draghi.
Mais la messe n'est pas dite: "imprévisibles, les élections se jouent sur l'émotion et au dernier moment", rappelle à l'AFP Emiliana De Blasio, professeure de sociologie à l'université Luiss de Rome, tout en soulignant le rôle-clé des indécis, estimés à 20% environ, et l'importance du taux final de participation.
Les scores du Mouvement 5 Etoiles (M5S, ex-antisystème), crédité d'avoir institué un revenu minimum pour les plus pauvres, et du Parti démocrate (PD, gauche), bien implanté localement, pourraient réserver des surprises, notamment dans le sud du pays.
Cadenassage
Quel que soit le gouvernement issu des élections, qui ne prendra ses fonctions que fin octobre, son chemin apparaît d'ores déjà semé d'embûches.
Il devra gérer la crise causée par la flambée des prix alors que l'Italie croule sous une dette représentant 150% du PIB, le ratio le plus élevé de la zone euro derrière la Grèce. Dans ce contexte, la manne du plan européen de relance post-pandémie, dont l'Italie est de loin le premier bénéficiaire, sera indispensable pour maintenir à flot la péninsule.
"L'Italie ne peut pas se permettre de se priver de ces sommes d'argent", observe pour l'AFP l'historien Marc Lazar, jugeant donc "très limitée la marge de manœuvre de Meloni" sur l'économie. Elle pourrait en revanche ferrailler contre Bruxelles aux côtés de Varsovie et Budapest "sur les questions de défense de l'intérêt national par rapport aux intérêts européens".
Comme la Française Marine Le Pen, Giorgia Meloni a finalement renoncé à sortir de l'euro, mais elle réclame une "révision des règles du Pacte de stabilité", suspendues en raison de la crise sanitaire, qui fixent un plafond de 3% du PIB pour le déficit et de 60% pour la dette.
Sur les questions de société, cette Romaine pur jus s'affiche ultra-conservatrice: "Oui à la famille naturelle, non au lobby LGBT! Oui à l'identité sexuelle, non à l'idéologie du genre! Oui à la culture de la vie, non à l'abîme de la mort!", a clamé en juin celle qui promet aussi de se battre "contre l'islamisation de l'Europe".
Son arrivée au pouvoir se traduirait également par un cadenassage du pays, où débarquent chaque année des dizaines de milliers de migrants, une perspective qui inquiète les ONG secourant les embarcations fuyant la misère en Afrique.
Alors que l'instabilité gouvernementale de l'Italie est légendaire, les experts s'accordent déjà sur la courte espérance de vie de cette coalition où Mme Meloni aura fort à faire pour gérer ses encombrants alliés, que ce soit l'inusable Silvio Berlusconi ou le tribun antimigrants Matteo Salvini.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.