Plus d'une centaine d'immeubles résidentiels d'Irpin, qualifiée de "ville héroïque" par le président Volodymyr Zelensky pour avoir retenu les Russes dans leur avancée vers la capitale, ont été gravement endommagés par les combats.
Après le retrait des troupes de Moscou fin mars, les habitants sont désormais confrontés à une nouvelle menace: une course contre la montre pour réparer leurs logements avant l'arrivée de l'hiver.
"Nous n'avons pas attendu qu'une aide arrive. J'ai conscience qu'il y a une guerre dans le pays", dit M. Kyrylenko, à la tête de l'association des résidents de l'immeuble, qui a été touché par quatre obus dans les premiers jours de l'invasion, détruisant le toit et brûlant le dernier étage.
Après des semaines de combat, les forces ukrainiennes ont repris la ville, ce qui a incité M. Kyrylenko, 65 ans, à mobiliser les habitants.
Lorsque les experts gouvernementaux ont estimé que le dernier étage pouvait être sauvé, il a organisé un vote, la plupart des gens étaient en faveur de la reconstruction.
"Les gens n'ont pas beaucoup d'argent, mais ils ont accepté" de donner des fonds pour restaurer progressivement les appartements endommagés, explique-t-il à l'AFP, vêtu d'une salopette bleu foncé.
"S'il avait fallu attendre que l'Etat nous aide, alors (...) nous aurions certainement dû démonter le cinquième étage", ajoute-t-il.
Ses efforts d'organisation ont rapidement porté leurs fruits. Sur les 40 appartements de l'immeuble, une dizaine sont toujours habités et sont rebranchés à l'eau courante, aux égouts et à l'électricité, bien qu'il n'y ait toujours pas de gaz.
- Un toit avant l'hiver -
"La chose la plus importante est de remettre le toit en place pour que l'eau de pluie et la neige ne pénètrent pas à l'intérieur", explique M. Kyrylenko, en regardant les nouvelles poutres presque toutes fixées.
Les murs de briques nus sur les côtés et les amas de débris sur le sol montrent l'ampleur du travail qu'il reste à faire.
Les résidents eux-mêmes et les fondations caritatives ont déjà versé des sommes importantes, mais M. Kyrylenko explique qu'il faut encore au moins deux millions de hryvnias (55.000 euros) pour protéger le bâtiment de l'hiver.
"Huit familles vivent aujourd'hui ici et continueront à le faire", affirme-t-il.
L'appartement du quatrième étage de l'un des résidents, Viktor Mouryguine, 63 ans, n'a miraculeusement subi que des dégâts minimes, seules de légères traces sur les murs étant visibles après les jours de pluie.
Bien qu'il ait été moins touché, M. Mouryguine s'est joint à l'effort de reconstruction, tant avec son argent qu'avec son travail.
"C'est une lutte constante contre les précipitations. Il était nécessaire de protéger non seulement mon appartement, mais aussi les appartements situés en-dessous", raconte-t-il.
Selon lui, trois appartements ont été sauvés jusqu'à présent grâce à des matériaux achetés par des organisations caritatives.
Alors que les habitants de nombreuses autres villes ukrainiennes touchées par les bombardements cherchent désespérément des fonds pour la reconstruction, les responsables gouvernementaux et locaux disent avoir conscience du problème.
Le Premier ministre Denys Chmygal a annoncé la semaine dernière une allocation gouvernementale d'environ 3,4 milliards de hryvnias (91 millions d'euros) pour les "travaux de restauration opérationnelle".
Selon le maire d'Irpin, Oleksandre Markouchine, il faut bien plus.
"Nous faisons appel à l'ensemble de la communauté internationale pour nous aider avec des matériaux de construction, avec des fonds", a écrit M. Markouchine sur les réseaux sociaux.
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