"C'est ouf, c'est trop bien, c'est un accomplissement !" Lotti ne cache pas sa joie de se produire au Ouest Park. "J'ai grandi avec le festival", raconte la Havraise qui fréquente l'événement au fort de Tourneville en tant que spectatrice depuis de très nombreuses années.
Une petite fille artiste en herbe
De son enfance à Sanvic, rue du Docteur-Calmette, la jeune femme garde en mémoire les cabanes construites dans le jardin du pavillon de ses parents. Elle joue avec des petits voisins, ses trois amis d'enfance "Agathe, Orane et Matteo", avec qui elle est encore en contact aujourd'hui. La famille déménage quelques années plus tard à Sainte-Cécile. Pour la BO de ses jeunes années, Lotti baigne dans le rock'n'roll. Son père est musicien professionnel. Il inscrit sa progéniture, tout aussi mélomane, aux ateliers de l'école de musique havraise du Centre d'expressions musicales (CEM). "Je chantais tout le temps", se souvient-elle. La petite fille a de nombreuses passions. Le dessin aussi, entre autres.
Devenue collégienne, elle intègre une 6e CHAM (Classe à horaires aménagés musique) à Irène Joliot-Curie. La pratique du chant devient son quotidien. "On faisait beaucoup de reprises. D'abord du rock. Le hip-hop est venu à l'adolescence", se remémore Lotti, qui signe avec ses camarades ses premières compositions rap en anglais. La lycéenne s'oriente ensuite vers les arts plastiques, à Claude-Monet. Elle continue cependant les ateliers musicaux au CEM. Elle y retrouve Louise, une copine de l'école primaire. Une amitié qui se mue à l'âge adulte en une association professionnelle. Les deux jeunes femmes travaillent toujours ensemble aujourd'hui.
Une incursion aux Beaux-Arts
Par la suite, Lotti "met de côté" la musique. Direction la prépa des Beaux-Arts de Paris. Elle veut devenir "scénographe et décoratrice". Elle passe par l'ESADHaR au Havre et les Arts déco de Strasbourg. Elle utilise maintenant cette sensibilité pour créer la scénographie de ses concerts. Avec Louise, devenue sa coloc à Paris, elle se lance dans l'aventure d'un premier projet musical. Mais la Covid arrive et chacune rentre chez ses parents, au Havre, en mars 2020. Pas de quoi les arrêter : "On se voyait en cachette, on a bravé un peu le confinement", confesse Lotti. De cette collaboration naît l'EP Dalva, le 15 octobre 2021. Les textes sont ciselés et les ambiances mélancoliques, inspirés, entre autres, par des déceptions amoureuses de la Seinomarine, ses combats féministes, ou le fait qu'elle écrit dans le train entre Le Havre et Paris.
"Bourges, c'était incroyable !"
Et cette première tentative fait mouche. Lotti atteint la finale régionale du tremplin rap Buzz Booster en mars 2022 et se produit en avril dans le cadre des Inouïs du Printemps de Bourges. "Je ne voulais pas y aller, je pensais qu'on n'était pas prêtes. Louise m'a poussée. On a bossé. Et c'était incroyable !", se réjouit la jeune femme. "Cela nous a amené plein de choses, on passe en radio, et il y a plein de dates qu'on fait maintenant qui sont dues à Bourges." Parmi ces concerts de l'automne, sa prestation au Ouest Park, le vendredi 22 octobre, veille de ses 25 ans. De quoi fêter son anniversaire dignement.
Pratique. Ouest Park, du 19 au 23 octobre au fort de Tourneville. Programmation et billetterie sur ouestpark.com.
Lotti inside
pas de chapo
Fan de
Celui qui lui a donné
goût à la musique
"J'ai 13-14 ans quand Eminem arrive avec The real Slim Shady ou Stan. Il y a tout un truc de 'storytelling' que j'apprécie énormément chez lui. J'aime ces artistes qui racontent une histoire forte qui dépasse la musique, qui va toucher, qui te met dans un 'mood'. C'est quelque chose que j'essaye de faire aussi avec mon équipe. Et pour Eminem, son flow, sa capacité technique étaient très impressionnants à l'époque.
Face à lui, j'avais l'orgueil de me dire qu'en tant que nana, je pouvais faire la même chose."
Featuring
Son duo de rêve
pour une collaboration
"Franck Ocean ! Il a une sensibilité entre le hip-hop, la soul et le R'n'B qui est incroyable, tout comme son exigence dans les prods et les instrus. C'est vraiment le Graal pour moi. Et il est très nostalgique et mélancolique. Il y a aussi énormément de femmes avec qui j'aimerais collaborer. Toutes Américaines. Je suis très influencée par cette culture. Teyana Taylor, par exemple, c'est une nana que j'adore. Ces artistes new hip-hop, new soul, c'est tout ce que je kiffe."
Nouveau projet en préparation
Ses inspirations
pour la suite
"Je pense que ce sera encore assez sombre. Avec des percussions caribéennes et brésiliennes, des rythmes un peu 'dancehall' pour une énergie 'club'. Mais sombre. Dans les paroles, il y aura toujours des choses liées aux déboires amoureux ou à l'état du monde. Je dois trouver le juste milieu entre l'aspect conscient de mes textes et la poésie que je souhaite qu'ils gardent. Cela ne doit pas être chiant ! Je veux que ce soit efficace et percutant. C'est une ambiance que j'ai envie de ramener sur scène. Les festivals de l'été m'ont donné la volonté de faire bouger les gens. Que la musique soit une forme d'exutoire !"
Choix de vie
Le Havre
ou Paris ?
"Le Havre, définitivement ! Paris, j'aime bien y aller. Ma binôme de scène Louise habite là-bas. Dans la capitale, tout est boulot, tout est contacts, tout est réseaux. La preuve, on est prêt à y vivre dans des conditions pas possibles pour avoir un taf génial. Moi, mon confort est trop important ! Notamment pour la création. J'ai déjà trop de brouillements intérieurs, j'ai besoin de calme. Au Havre, il y a la mer, on fait tout à pied ou à vélo. Cette qualité de vie n'a pas de prix !"
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