Ils seront LE couple de sportifs havrais à suivre dans les prochaines années. "C'est moi la vraie Normande !", corrige d'emblée Camille Lecointre, avec malice. Elle est native d'Harfleur. Jérémie Mion, lui, est né à Paris : "Personne n'est parfait", admet-il dans un sourire. Petite, sa coéquipière découvre les flots avec les cours d'optimist sur le bassin du commerce du Havre. Elle prend ensuite en 2001 la direction d'un cursus sport-études à Brest. De son côté, notre collégien parisien vient régulièrement pratiquer sa passion dans la cité Océane. Avant de s'y installer à la fin du lycée, en 2007, et de décider de faire de la voile son métier.
"Le régal de naviguer ensemble"
Les deux amis de longue date ne s'associent que très récemment. Quand le dériveur 470 devient cette année une discipline mixte, ça colle immédiatement. Chacun loue l'engagement de son nouveau binôme. Mention spéciale pour Camille, qui n'hésite pas à "déménager sa famille de Brest à Marseille", insiste Jérémie. Et d'une même voix, le duo parle d'"écoute", de "très bon feeling" et d'un "régal de naviguer l'un avec l'autre".
D'anciens concurrents devenus alliés
Comme dans tous les nouveaux couples, ils ont eu leur lot d'"ex" par le passé. Et dans cette discipline, on trouve souvent d'anciens alliés désormais opposés. "En plus, raconte Jérémie, moi, j'étais avec Kévin Péponnet et Camille avec Aloïse Retornaz, et on a échangé." Seul notre tandem havrais reste d'actualité. L'ancien partenaire de Jérémie a arrêté le 470. "Les équipages se font et se défont pour les olympiades. Il peut y avoir de l'amitié, mais ça reste professionnel", résume Camille.
L'entraînement est intensif depuis la fin août, terme du congé maternité de Camille, qui a donné naissance en mai à son deuxième enfant. "Le terrain de jeux est vraiment sympa" à Marseille, estime Jérémie. Ce même plan d'eau servira pour les épreuves des JO. Au menu, en plus des sessions sur l'eau, les réglages du bateau et une préparation physique commune dans le cadre magnifique des calanques.
Les mondiaux en Israël
pour jauger la concurrence
Nos Havrais ont deux ans pour préparer Paris 2024. Cela commence fin octobre avec les mondiaux de 470 à Stod Yam (Israël). Histoire, selon Jérémie, de "se mettre direct dans le grand bain !". "Une première étape", tempère Camille.
L'épreuve permettra de se situer par rapport à la concurrence et de dessiner les entraînements de l'hiver.
C'est quoi le dériveur 470 ?
pas de chapo
Du loisir vers l'olympisme dès 1976
Commençons par l'explication de ce chiffre : 470. On dit aussi "quatre-sept". Le fait que ce dériveur en double mesure 4,70 mètres n'y est pas étranger. D'abord navire de loisir, pour la promenade ou la régate locale, il devient très vite populaire en France et en Europe, puis dans le monde. Classe nationale dans un premier temps, il est érigé au rang de discipline olympique dès 1976 pour les hommes, et à partir de 1988 pour les dames. Les JO de Paris 2024 feront souffler dans les voiles des embarcations le vent moderne de la mixité homme-femme. Les épreuves seront disputées sur le plan d'eau de Marseille.
Prendre les bonnes décisions à deux
"Il faut que l'on apprenne à fonctionner ensemble. Chacun a son rôle", explique Camille. Elle est barreuse, Jérémie est équipier. Les bonnes décisions tactiques et techniques doivent absolument être prises à deux pour faire avancer le bateau. "On peut s'aider et se sublimer. On peut aussi détruire la confiance de l'autre en un instant", résume le Havrais. Une parfaite entente est, en outre, particulièrement précieuse lors des longues séries de régates. Mais aussi face aux rebondissements, avec la "medal race" en conclusion, qui sont possibles jusqu'au dernier moment.
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