Ce pays devient de plus en plus un point de départ d'embarcations illégales de migrants depuis le déclenchement en 2019 d'une grave crise économique et financière causée par des décennies de mauvaise gestion et de corruption d'une classe dirigeante quasi inchangée depuis des décennies.
Envrion 150 personnes, principalement des Libanais et des Syriens, se trouvaient à bord du petit bateau qui a fait naufrage jeudi au large de la ville portuaire de Tartous, dans l'ouest de la Syrie.
"Le nombre de victimes du naufrage du bateau est passé à 73, tandis que 20 personnes sont soignées à l'hôpital Al-Basel (à Tartous)", a déclaré le ministre de la Santé, Hassan al-Ghabach, dans un communiqué.
Parmi les personnes secourues figuraient cinq Libanais, avait indiqué plus tôt à l'AFP le ministre libanais des Transports, Ali Hamie.
Des efforts pour trouver d'éventuels survivants du naufrage jeudi sont toujours en cours, a ajouté M. Hamie: "Je discute avec le ministre syrien des Transports d'un mécanisme pour récupérer les corps en Syrie".
"Nous avons affaire à l'une de nos plus grandes opérations de sauvetage", a déclaré de son côté à l'AFP un responsable du ministère syrien des Transports, Sleiman Khalil.
"Nous couvrons une vaste zone qui s'étend sur toute la côte syrienne", a-t-il ajouté, affirmant que de hautes vagues compliquaient les opérations de secours.
Traversée périlleuse
De nombreux passagers libanais du bateau sont originaires de régions pauvres du nord du pays, notamment de la ville de Tripoli, parmi les plus pauvres du Liban. Elle est devenue une plaque tournante de l'immigration illégale, la plupart des bateaux de migrants partant de ses côtes.
Parmi les survivants, Wissam al-Talawi, un père de famille habitant à Tripoli et originaire du Akkar, autre région pauvre du nord du Liban, a été hospitalisé, a déclaré son frère Ahmad à l'AFP.
Les corps de ses deux filles, âgées de cinq et neuf ans, ont été rapatriés au Liban et enterrés vendredi, a déclaré Ahmad. La femme de M. Talawi et ses deux fils sont toujours portés disparus.
"Ils sont partis il y a deux jours", a révélé Ahmad: Mon frère "ne pouvait pas couvrir ses dépenses quotidiennes, ni les frais d'inscription de ses enfants à l'école".
D'autres proches de disparus ont indiqué à l'AFP qu'ils s'étaient rendus à la frontière libano-syrienne pour obtenir des informations sur le sort des migrants.
A la suite de l'effondrement économique au Liban, des réfugiés syriens et palestiniens, ainsi que des Libanais ont tenté de traverser la Méditerranée à bord d'embarcations de fortune pour se rendre vers des pays européens, notamment l'île de Chypre, située à 175 kilomètres des côtes libanaises.
En avril, le naufrage d'un bateau de migrants surchargé, pourchassé par la marine libanaise au large de Tripoli (nord), avait fait des dizaines de morts et provoqué une vive colère dans le pays en crise.
Le 13 septembre, les garde-côtes turcs ont annoncé la mort de six migrants parmi lesquels deux bébés, et secouru 73 personnes qui tentaient de gagner l'Europe, au large de la province de Mugla, dans le sud-ouest de la Turquie. Ces migrants auraient embarqué depuis le port libanais de Tripoli.
Selon l'ONU, au moins 38 bateaux transportant plus de 1.500 personnes ont quitté ou tenté de quitter illégalement le Liban par la mer depuis 2020.
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