Le principal taux directeur de la Fed s'établit désormais dans une fourchette de 3,00 à 3,25%, a annoncé la puissante institution dans un communiqué de presse.
C'est la troisième fois d'affilée que la Fed procède à une hausse de cette ampleur, après un premier relèvement plus habituel d'un quart de point en mars, et une hausse d'un demi-point en mai.
Et elle anticipe que des hausses supplémentaires seront nécessaires en 2022, est-il indiqué dans le communiqué, jusqu'à faire monter le taux directeur d'encore un point de pourcentage.
Relever le taux directeur fait augmenter les taux d'intérêts des divers prêts aux particuliers et professionnels, afin de faire ralentir l'activité économique, et donc de desserrer la pression sur les prix.
Les taux des prêts immobiliers, par exemple, ont ainsi grimpé depuis le début de l'année, et viennent de dépasser les 6% pour un prêt sur 30 ans, pour la première fois depuis 2008.
Cela fait baisser les ventes dans ce secteur qui avait affiché une bonne santé insolente depuis le début de la pandémie.
– Ralentissement de l'inflation en 2023 –
La réunion du comité de politique monétaire (FOMC), organe de décision de la Fed, avait débuté mardi. Le président de l'institution, Jerome Powell, tiendra une conférence de presse à 14H30 (18H30 GMT).
La Réserve fédérale en a profité pour mettre à jour ses prévisions économiques, et anticipe désormais une croissance du PIB quasi-nulle en 2022, quand elle tablait, en juin, sur +1,7%. Elle la voit rebondir ensuite à 1,2% en 2023, moins fort cependant que la croissance de 1,7% qu'elle attendait en juin pour l'année prochaine.
Les prévisions d'inflation, en revanche, restent proches de ce qui était attendu en juin : 5,4% en 2022 (contre 5,2%) pour l'inflation PCE, avant de fortement ralentir en 2023, à 2,8% (contre 2,6% précédemment).
La Fed privilégie cet indice d'inflation, qui s'est établi à 6,3% sur un an en juillet, selon le plus récent chiffre disponible, à l'indice CPI, qui fait référence pour l'indexation des retraites notamment.
Celui-ci a, certes, ralenti en août aux États-Unis, grâce à la baisse des prix de l'essence, mais, à 8,3% sur un an en août, a montré une pression toujours très forte sur les prix, avec une inflation généralisée.
– Petite hausse du chômage –
Mais ce ralentissement volontaire de l'économie est très délicat, car un trop grand coup de frein peut faire basculer les États-Unis dans la récession qui, d'ores et déjà, plane sur l'ensemble de l'économie mondiale.
L'excellente santé du marché du travail offre à la Fed des marges pour agir de façon agressive.
Le taux de chômage actuel est l'un des plus bas des 50 dernières années, et il n'y a pas assez de travailleurs pour occuper tous les postes vacants.
Le taux de chômage, aujourd'hui à 3,7%, devrait très légèrement augmenter sous l'effet de la hausse des taux, à 3,8% en 2022, proche des 3,7% précédemment attendus, avant d'atteindre 4,4% en 2023 (contre 3,9% anticipés en juin).
La puissante institution l'a martelé : la lutte contre l'inflation est sa priorité. La laisser s'ancrer impliquerait des mesures encore plus douloureuses pour les ménages et entreprises, comme ce fut le cas il y a 40 ans, après des années de flambée des prix frôlant parfois les 15%.
La banque centrale américaine, comme ses homologues partout dans le monde, tente de juguler une inflation provoquée par les perturbations de la chaîne d'approvisionnement liées au covid-19, et exacerbée par la hausse des prix de l'énergie et de l'alimentation avec la guerre en Ukraine.
Elles sont nombreuses à se réunir cette semaine, notamment, jeudi, la banque d'Angleterre (BoE) et celle du Japon (BoJ). Mardi, la banque de Suède, la Riksbank, avait créé la surprise avec une hausse inédite d'un point.
Début septembre, la Banque centrale européenne (BCE) avait relevé ses taux de trois quarts de points de pourcentage, du jamais-vu.
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