La présidence ukrainienne a juré elle de "liquider" la menace russe.
Les pouvoirs séparatistes des régions de Lougansk et Donetsk ont tous les deux annoncé ces votes, tout comme celle de Kherson (sud), occupées par l'armée russe. Ces scrutins interviendront alors que l'Ukraine entrera dans son 8e mois de guerre et que toutes ces zones font l'objet de combats et bombardements.
Une initiative similaire des autorités d'occupation est également en cours dans les zones sous contrôle russe dans la région voisine de Zaporijjia (sud-est).
Ces référendums, sur le modèle de celui qui a formalisé l'annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée (sud) par la Russie en 2014, dénoncée par la communauté internationale, font l'objet de préparatifs depuis plusieurs mois.
Le calendrier semble s'être accéléré du fait de la contre-offensive ukrainienne qui a forcé l'armée russe à la retraite dans le nord-est du pays.
En effet, le parti Russie unie du président Vladimir Poutine visait lui le 4 novembre, jour de l'Unité nationale russe, qui commémore une révolte populaire du XVIIe siècle contre des forces polonaises à Moscou.
C'est le chef du "Parlement" autoproclamé de Lougansk, Denis Mirochnitchenko qui a annoncé le premier que le scrutin aurait lieu, sur quatre jours à partir de vendredi.
Chantage et revers russes
"Le Conseil de la nation décide de fixer les dates du vote pour le référendum du 23 septembre au 27 septembre 2022", a-t-il déclaré, cité par le portail d'information officiel de Lougansk.
Peu après, l'agence de presse officielle de Donetsk a annoncé un calendrier identique, suivie du chef de l'administration d'occupation de Kherson, Vladimir Saldo.
L'Ukraine a prévenu mardi que la menace russe serait "liquidée", le chef de l'administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak, dénonçant les référendums prévus comme un "chantage" russe motivé par "la peur de la défaite".
Le ministre des Affaires étrangère Dmytro Kouleba a assuré que l'Ukraine allait "continuer de libérer ses terres quoique dise la Russie".
Ces annonces interviennent alors que la Russie a subi des revers cuisants début septembre, se retirant de la région de Kharkiv, dans le nord-est ukrainien, face à une percée des forces de Kiev, fortes des approvisionnements d'armes et équipements militaires occidentaux.
L'armée ukrainienne a aussi lancé une contre-offensive sur la région de Kherson dans le sud. Elle est moins fulgurante, mais Kiev y enregistre également des gains.
Elle est aussi à l'offensive dans la région de Lougansk (est), que Moscou avait conquise dans sa totalité au printemps au prix de mois de combats meurtriers.
Kiev espère par exemple reprendre le village de Bilogorivka, dont la conquête avait coûté cher à la Russie en mai, ses troupes et équipements ayant été décimées en voulant y traverser la rivière Siverskiï Donets. Les images des blindés détruits avaient fait le tour du monde.
Mardi matin, l'ex-président russe Dmitri Medvedev et actuel numéro deux du Conseil de sécurité russe avait le premier appelé à tenir au plus vite des référendums d'annexion des régions de Lougansk et Donetsk.
Arme nucléaire
Les référendums dans le Donbass "sont d'une grande importance (...) pour le rétablissement de la justice historique", a notamment déclaré M. Medvedev sur Telegram, Moscou considérant l'Ukraine comme historiquement russe.
"Empiéter sur le territoire de la Russie est un crime et s'il est commis, cela vous permet d'utiliser toutes les forces de légitime défense", a-t-il ajouté.
Pour l'analyste russe indépendante Tatiana Stanovaïa, la tenue de ces votes est une menace claire de Poutine à l'Ukraine et l'Occident qui aide Kiev et sanctionne la Russie.
"Poutine est prêt à tenir sans délai les référendums pour avoir le droit d'utiliser l'arme atomique pour défendre le territoire russe", estime sur Telegram cette experte qui dirige le centre d'analyse R.Politik.
Les régimes séparatistes de Donetsk et Lougansk ont été mis en place avec l'aide du Kremlin en 2014. Vladimir Poutine avait reconnu leur indépendance de l'Ukraine en février, justifiant dans la foulée son invasion par la nécessité de protéger une population russophone.
Parallèlement la chambre basse du parlement russe, la Douma, a voté un texte de loi durcissant considérablement les peines de prison que risquent les soldats russes qui se rendent à l'ennemi, désertent ou commettent des pillages.
Recevant les lettres de créances de nouveaux ambassadeurs, M. Poutine, a promis mardi de poursuivre sa politique étrangère "souveraine" et dénoncé la volonté d'"hégémonie" américaine avant l'Assemblée générale des Nations unies qui s'ouvre mardi.
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