Soucieux de réduire la fracture numérique entre les collégiens, le Département de Seine-Maritime a fait le choix de mettre une tablette dans les mains de chaque élève de sixième en cette rentrée 2022. 18 500 tablettes ont été ainsi prêtées aux adolescents seinomarins, soit un investissement de 40 millions d'euros sur quatre ans. Noémie Verdure et Dicko Hamon, deux jeunes professeures d'histoire-géographie au collège Boieldieu, sur les Hauts de Rouen, n'ont pas attendu la collectivité pour démarrer leur transition numérique. Voilà maintenant cinq ans qu'elles peaufinent leur outil intitulé "Plan de travail", contenant l'ensemble de leurs cours en version numérique.
Un outil adapté au rythme des élèves
Loin d'être un simple gadget, l'outil ne déroge pas au programme scolaire et respecte scrupuleusement les exigences de l'Éducation nationale. "On reprend la structure de cours classique où il y a une mise en activité, une correction et une trace écrite, mais ici, tout est explicité à l'élève en un seul coup d'œil", précise Noémie Verdure. Compétences attendues, ateliers, résumés, fiches de révision et tout le vocabulaire du chapitre étudié sont affichés sur une même page et accessible en quelques clics. "Ensuite, les élèves ont une correction à disposition, ils se corrigent eux-mêmes. L'idée, c'est de ne plus attendre que toute la classe ait terminé." Une pédagogie moderne inspirée de Freinet, proche de l'école Montessori, permettant aux enfants d'acquérir plus d'autonomie et de liberté. "L'idée, c'est que les élèves puissent faire des choix… Du choix dans les supports par exemple, c'est-à-dire je lis un texte, j'observe plutôt une vidéo, j'apprends à travers une iconographie, etc.", poursuit Dicko Hamon. Les collégiens travaillent donc à leur rythme et sont d'autant plus motivés et concentrés, remarque l'enseignante, selon laquelle l'outil permet aussi d'avoir plus de temps et une classe mieux disciplinée. Si le contenu du cours est le même pour tous, des parcours différents sont proposés aux élèves en fonction de leur rythme d'apprentissage. Un enfant plus à l'aise se verra donc proposer un parcours plus difficile que les autres et inversement.
"Cela ne veut pas dire que c'est mieux ou moins bien qu'un cours classique", tempère Dicko Hamon. L'utilisation de la tablette n'est que ponctuelle pour les deux enseignantes. "Toutes les activités ne nécessitent pas du numérique", explique Noémie Verdure, qui reconnaît les dangers d'une trop longue exposition aux écrans. Le "Plan de travail" n'est pas figé, les deux profs consultent régulièrement leurs élèves pour savoir ce qu'ils en pensent afin de coller au mieux à leur besoin.
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