Une deuxième et dernière semaine de fouilles archéologiques commence lundi 12 septembre et va se terminer en fin de semaine dans la Sélune, le fleuve du sud-Manche. Quinze kilomètres entre Saint-Hilaire-du-Harcouët et Ducey sont examinés. Le but est de retrouver et dater des pêcheries, des moulins ou des ponts. "Les rivières ont été des zones d'attraction très fortes pour le peuplement et pour des installations utilisant l'énergie hydraulique", explique Cyrille Billard, le conservateur régional adjoint de l'archéologie à la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC). "On a un manque de connaissances sur ce patrimoine archéologique des rivières." Il poursuit : "On a une idée de départ sur la Sélune car on a des sources cartographiques, comme le cadastre napoléonien sur lequel on voit apparaître ces moulins, ces pêcheries. On voit même des mentions de pêcheries à saumons. Ce qui nous manque comme information, c'est l'ancienneté de ces installations."
Cinq archéologues subaquatiques travaillent dans le cours d'eau. L'archéologie subaquatique, sous l'eau, est une technique bien particulière, utilisée généralement à deux mètres ou plus de profondeur. "Ça devient compliqué quand on a seulement un mètre d'eau ou 80 cm", assure Cyrille Billard. Les conditions de sécurité sont les mêmes, mais la visibilité n'est pas là. "Dès qu'on piétine un peu dans le fond de la rivière, on retourne beaucoup de vase", détaille le conservateur. Ponctuellement, les archéologues vont utiliser une suceuse pour retirer de la vase, mais peu souvent car cela peut abîmer le lit de la rivière. "C'est un endroit où il y a des enjeux environnementaux qui sont importants", précise-t-il. Toute une méthode est encore à trouver et à mettre en place. Les chercheurs vont aussi travailler avec ce qui affleure à la surface en visuel, mais aussi avec des drones. La méthode sera ensuite répliquée dans d'autres cours d'eau de la région.
La renaturation est une opération qui doit permettre à un milieu modifié et dénaturé par l'homme de retrouver un état proche de son état naturel initial.
Cette étude en lien avec la renaturation de la Sélune et l'arasement des barrages de La Roche-qui-boit et de Vézin. "La restitution du lit de la Sélune dans son état antérieur a fait apparaître un certain nombre d'ouvrages hydrauliques sur lesquels on travaille actuellement", certifie Cyrille Billard. "C'est une démarche d'archéologie préventive, qui a pour but d'acquérir un savoir-faire par rapport à ces ouvrages sur des petites vallées de la Normandie." Les archéologues pourront ensuite conseiller les politiques ou industriels qui renaturent les cours d'eau, comme le demande l'Union européenne. Les historiens et archéologues ne sont pas les seuls à travailler sur la Sélune : avec la renaturation, d'autres laboratoires de recherche l'étudient, en écologie ou biologie par exemple.
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