Les murs de la chambre sont tapissés de fleurs. L'épicerie est remplie de produits artisanaux. Le musée regorge de trésors datant de l'époque de la guerre. Bienvenue dans la maison Bodet. Située 77 Boulevard de Réthel, non loin du cinéma Le Lux, cette maison datant des années 30 a été transformée en une épicerie-musée cet été. Pascal Bodet y a grandi pendant vingt ans avec ses proches. Il a voulu redonner vie à un lieu chargé d'histoire.
Pascal Bodet fabrique une grande partie des produits vendus dans l'épicerie.
Collectionneur depuis 30 ans
Au cours de la visite, ce Normand d'adoption est fier de nous montrer les photos de famille accrochées au mur. "C'est la dernière maison du quartier qui est restée dans son jus", retrace-t-il. Il habite désormais à Mondeville. Une vieille machine à coudre, un poêle crapaud de 1930, un lit de bébé, une vieille armoire, une couverture américaine, des tickets de rationnement… Certains objets sont issus de l'héritage familial, d'autres ont été chinés dans les brocantes.
La couverture allemande, objet auquel il tient très fort.
Cet artisan passionné, fils d'agriculteur, collectionne des objets depuis plus de trente ans. "C'est mon dada. On me voit quasiment tous les dimanches dans les vide-greniers. Au départ, j'aimais bien chiner des ustensiles de cuisine", raconte-t-il, toujours avec la même émotion. La collection, c'est une histoire de famille. "Ma fille collectionne des costumes datant des années 1860 et mon fils, les fossiles." Passionné d'histoire - avec un père prisonnier en 1939-45 et un grand-père qui a vécu la guerre 1914-18 - Pascal Bodet invite les visiteurs à faire un saut dans le passé. "Je souhaite que les gens ouvrent les placards pour toucher les objets. Il faut qu'ils aient la sensation d'être retournés chez les grands-parents."
Le poêle à crapaud datant des années 30.
Il ne fait pas les choses à moitié. "Pour aller au bout du concept, je suis habillé comme à l'ancienne ; en épicier du coin", sourit-il dans une blouse bleue de l'époque, casquette sur la tête et crayon à papier derrière l'oreille. Le visiteur est en totale immersion. Plasturgiste de métier, juge à la Confrérie de la Teurgoule, le quinquagénaire est devenu artisan. "Je veux allier ma passion avec mon métier." Alors, dans l'épicerie, à l'entrée, se mélangent des confits de figue, de la moutarde artisanale, des pains d'épice de Caen et tout un tas de gourmandises d'antan qu'il a fabriqués lui-même dans son atelier, juste derrière le musée. D'autres produits locaux sont aussi en vente.
Quand il n'est pas aux fourneaux, Pascal Bodet raconte des histoires. Des visites guidées du quartier Sainte-Thérèse sont organisées pendant les vacances scolaires. À terme, il souhaite aussi faire un recueil de tout ce quartier de la rive droite.
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