Amaigri en chemise verte devenue trop grande, les cheveux longs plaqués en arrière et rasé, Patrick Balkany s'est dit "soulagé" lors d'une interview impromptue devant le portail du moulin de Cossi, son domicile à Giverny (Eure)
"Je suis heureux de venir me reposer, de retrouver mon épouse, de retrouver mes chiens et ma maison", a-t-il ajouté aux côtés d'Isabelle Balkany, visiblement heureuse de retrouver son époux.
Plus tôt dans la matinée, elle avait tweeté "ALERTE MÉTÉO Vigilance Orange Eure et #Levallois Avis de forte tempête d'amitié, de bienveillance, d'affection, de tendresse et de câlins..." suivi de nombreux émoticônes.
"Soulagé, c'est pas le bon mot et je n'en trouve pas un autre; je ne trouve pas le mot. Quand un bonheur est trop intense, on n'arrive pas à le qualifier", a-t-elle ajouté, également interrogée devant le portail du manoir.
La sortie de prison de l'ancien élu avait été discrète, avant qu'il ne décide de parler à la presse qui l'attendait à son domicile de Giverny où il est arrivé peu avant 09H30.
Jeudi, la cour d'appel de Paris avait accédé à la demande d'aménagement de peine de M. Balkany.
Les juges ont pris en compte "les efforts du condamné pour enfin initier depuis le mois de février 2022 le règlement des sommes considérables dues au Trésor public", peut-on lire dans la décision.
Cette "prise de conscience", associée au "quantum de peine qu'il a désormais exécuté" et au "risque extrêmement faible de récidive" a conduit la chambre de l'application des peines à accéder à sa demande.
L'ancien baron des Hauts-de-Seine et son épouse Isabelle Balkany avaient été reconnus coupables en première instance puis en appel de fraude fiscale entre 2009 et 2015.
Plus précisément, il leur est reproché de ne pas avoir payé d'impôt sur la fortune entre 2010 et 2014, d'en avoir payé un minoré en 2015, ainsi que d'avoir payé un impôt sur le revenu amplement sous-évalué entre 2009 et 2014.
M. Balkany avait été incarcéré en 2019 dès sa condamnation, puis libéré en février 2020 pour raison de santé, puis placé sous bracelet électronique en mars 2021. Il avait été réincarcéré en février pour n'avoir pas respecté les obligations liées au port de son bracelet électronique.
Une centaine d'"incidents" avait notamment fait sonner les bracelets électroniques du couple, obligés de vivre à leur domicile de Giverny.
"La prison c'est très dur, très difficile (...) C'est un enfer d'être là, on n'arrive pas à dormir, jusqu'à deux heures du matin ça hurle, ça tape. Pour un homme de mon âge ou n'importe qui c'est difficile", a-t-il insisté vendredi.
Son épouse, dont le port du bracelet électronique avait également été révoqué, avait, elle, été hospitalisée quatre mois après avoir, selon son mari, fait une tentative de suicide en février.
Elle avait regagné son domicile le 4 juin en attendant une éventuelle convocation devant la justice.
Dans sa décision du 3 février demandant la réincarcération de M. Balkany, la cour d'appel de Rouen (compétente en raison du domicile dans l'Eure) estimait que les époux Balkany n'avaient "jamais accepté les contraintes inhérentes à la détention à domicile sous surveillance électronique", relevant leur "attitude et propos véhéments ou ironiques, parfois outranciers voire outrageants" à l'égard du personnel de l'administration pénitentiaire ou du juge d'application des peines.
Outre cette condamnation pour fraude fiscale, Patrick Balkany et Isabelle Balkany ont également été définitivement condamnés, en juin 2021, pour blanchiment aggravé de fraude fiscale et pour prise illégale d'intérêts. Seule la question du quantum de la peine reste en suspens, avec un nouveau procès prévu en octobre prochain.
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