Opération béluga, dans la Seine : le cétacé a été localisé jeudi 4 août à proximité d'une écluse, à une trentaine de kilomètres du secteur où il avait été vu deux jours plus tôt. Une manœuvre de maintien de l'animal dans le bassin de l'écluse devait être menée dans l'après-midi. "L'urgence est de s'assurer comment va l'animal. Il s'agit de préciser sa longueur, la qualité de sa peau, afin de remonter ces informations à l'observatoire spécialisé Pelagis de La Rochelle", indiquait à la mi-journée Gérard Mauger, membre du Groupe d'étude des cétacés en Cotentin (GECC), mobilisé sur place aux côtés notamment de l'Office français de la biodiversité.
L'eau trop chaude pour le béluga
Il est donc trop tôt pour évaluer les chances de survie du béluga. "Il est cependant évident que les conditions environnementales dans lesquelles il évolue lui sont peu favorables, notamment du fait des températures très élevées et de l'eau douce pure", précise Pelagis. Comme la préfecture de l'Eure, l'ONG Sea Shepherd - qui sera sur zone dans la soirée - appelle la population à "garder ses distances" avec l'animal.
A toutes celles et ceux qui se soucient du sort du beluga : garder ses distances est primordial. Aidez-nous à l'aider en respectant ces consignes, l'intérêt de l'animal prévaut sur la curiosité. Merci pour lui.
— Sea Shepherd France (@SeaShepherdFran) August 4, 2022
Après l'orque retrouvée morte dans la Seine en juin et le rorqual aperçu près du Pont de Normandie, en juillet, ce béluga est le troisième cétacé qui vient se perdre dans la Seine en trois mois. "Est-ce un hasard ou y a-t-il une raison qui nous échappe pour l'instant ? Aucune hypothèse ne tient plus qu'une autre pour expliquer ce phénomène", indique Gérard Mauger, qui remarque que chez les espèces plus communes en Normandie, comme les grands dauphins, aucun échouage suspect n'a été signalé.
Un précédent dans la Loire
Selon Pelagis, il ne s'agit que du second béluga connu en France, le premier ayant été repêché dans l'estuaire de la Loire, en 1948. Près de vingt ans plus tard, un autre remontait le Rhin jusqu'en Allemagne avant de retourner à la mer. En 2018, un béluga séjourne même trois mois dans l'estuaire de la Tamise, en Angleterre, avant de disparaître lui aussi. "Des cas d'errance qui restent inhabituels et inexpliqués, avec probablement des raisons multiples comme l'état de santé, l'isolement social ou les conditions environnementales", indique Pelagis. Il rappelle par ailleurs des échouages au niveau de l'embouchure de la Seine, comme un rorqual boréal ou une baleine à bec, dans les années quatre-vingt. En 2006, c'est une autre espèce polaire, un phoque barbu, qui avait séjourné dans la Seine, remontant jusqu'au Val-d'Oise.
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