Neom. C'est le nom du mégaprojet en préparation depuis 2017 que le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, veut voir sortir de terre.
Lors d'une conférence de presse qui a eu lieu lundi 25 juillet, le dirigeant saoudien a annoncé quelques éléments de son projet de ville futuriste, une ville qui s'appellerait "The Line" (La Ligne). Construite sous la forme d'une énorme lignée entourée de vitres réfléchissantes, cette mégapole doit s'étendre sur une distance de 170 km, avec une hauteur de 500 mètres et une largeur de 200 mètres. La ville devrait sortir de terre au nord-ouest du pays, dans la province de Tabuk.
Un projet à 500 milliards de dollars
Avec une superficie d'environ 26 500 km2, "The Line" serait grande comme trois fois Chypre et presque aussi grande que la Bretagne. Coût total : 500 milliards de dollars. Les premières constructions ont déjà commencé et doivent s'achever en 2030. Près de 300 milliards de dollars sont consacrés à cette phase. À l'horizon 2030, Mohammed ben Salmane espère voir quelque 1,5 million d'habitants puis 9 millions d'ici 2045. Les 200 milliards restants doivent provenir d'investissements privés (locaux et internationaux), ainsi que des fonds levés par l'introduction en Bourse de la société en charge du projet Neom.
Le projet s'inscrit dans le plan Vision 2030 qui doit permettre à l'Arabie saoudite de réduire son empreinte carbone et de sortir de son économie basée sur la rente avec le pétrole et le gaz (l'Arabie saoudite avait annoncé le 16 juillet que son pic pétrolier pourrait être atteint plus tôt que prévu, en 2027). L'aspect écologique du projet est en effet mis en avant avec l'ambition de faire de cette méga-ville une cité alimentée à 100 % par le renouvelable en plus d'être autosuffisante sur le plan alimentaire. La ville futuriste doit être dotée des dernières technologies avec notamment le développement d'un système de reconnaissance faciale sur tout le territoire. Le projet comprend aussi une lune artificielle, des plages phosphorescentes, des taxis volants, des majordomes robotisés... Mais pour la plupart, ces technologies n'existent pas encore.
Des controverses qui mettent en doute la réalisation du projet
Si sur le papier, ce projet de ville du futur peut séduire, plusieurs controverses existent néanmoins. Dans un premier temps, la construction de "The Line" nécessite le délogement de 20 000 personnes, des membres de la tribu des Howeitat, qui habitent le territoire depuis des siècles. En juillet 2020, un activiste refusant de quitter son foyer a été tué par les forces de sécurité saoudiennes.
Concernant la gestion du projet, selon le Wall Street Journal, le PDG du projet Neom, Nadhim Al-Nasr emploierait des méthodes managériales très autoritaires. Certains cadres occidentaux qui ont rejoint le projet se sont éloignés du chantier notamment en 2018, après l'assassinat de Jamal Khashoggi. Depuis cette affaire, l'Arabie saoudite ne fait pas l'unanimité dans l'opinion commune et les droits de l'Homme ne sont pas respectés dans le royaume.
Ces controverses rendent ainsi difficile pour le prince héritier de lever les fonds nécessaires (200 milliards) pour la réalisation de son projet. Face à cela, l'Arabie saoudite intensifie ainsi ses efforts de communication.
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